© 20th Century Fox France
Chicago, 18ème district. Quatre hommes sont tués en tentant d’échapper à la police après un braquage. L’argent dérobé appartient à un candidat à l’élection à la Mairie. Ce dernier donne à Veronica Rawlins, la veuve du leader des braqueurs, un mois pour rembourser l’argent. Elle décide alors de rencontrer les veuves des hommes qui ont fait le braquage avec son mari. Ensemble elles devront réaliser un casse afin de rembourser les dettes de leurs conjoints et démarrer une nouvelle vie…
Avec ce titre on pouvait s’attendre à un drame sur le deuil et la reconstruction à la suite de la perte d’un proche. Or avec "Les Veuves", Steve Mc Queen s’intéresse aux femmes de son pays et à travers elles, à certaines minorités, tout en encrant son histoire dans les codes du film de braquage.
Ici ce sont les femmes qui prennent en main leur destin dans un Chicago dirigé par les hommes. La violence (qu’elle soit sociale ou physique) y est omniprésente tout comme la corruption (avec la collusion entre truands et hommes politiques) qui n’épargne personne. Chacun des personnages qui n’est pas dans une situation de pouvoir possède une dette et tente de s’en libérer, ce qui contraint leurs mouvements. Les protagonistes, en plus d’être des femmes, sont également issues de différentes minorités, ce qui vient renforcer l’aspect social et lutte des classes du long-métrage. Le réalisateur en profite d’ailleurs pour dénoncer, au détour d’un flash-back, les violences policières dont sont victimes les afro-américains.
La mise en scène de Steve Mc Queen emporte le morceau à l’image de la scène d’ouverture - mêlant flashs-back et fuite des braqueurs - ou de celle d’une conversation impliquant le politicien interprété par Colin Farrell à l’arrière d’une voiture - mais filmée de l’extérieur comme si on volait cette conversation par un micro caché. En voulant traiter à la fois la préparation du braquage en suivant ces 4 femmes et dans le même temps la lutte entre deux hommes politiques pour arriver en tête des élections, le scénario a malheureusement tendance à négliger le développement du second fil narratif même s’il est en connexion avec le premier. Le twist qui a lieu aux deux tiers du long-métrage et opère un réellement basculement dramatique de l’intrigue est cependant extrêmement bien amené.
Le casting livre une prestation de haute volée, avec en tête une Viola Davis charismatique, qui éclipse ses collègues masculins. Cependant on peut regretter une sous-utilisation de certains membres du casting dûe à un développement moindre de leurs personnages. Mais au final "Les Veuves" dépasse son simple statut de film de braquage pour nous proposer un portrait de femmes prenant en main leur destin ceci sur fond de domination masculine, tout en faisant la part belle aux minorités, le tout étant transcendé par l’excellente réalisation de Steve McQueen.
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