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Alors que son père est malade, Manon, douze ans, qui aime à veiller sur son petit frère Mimi, voit sa famille risquer d'éclater lorsque sa mère entre en dépression...
Luc Picard est surtout connu au Québec pour être acteur. On a d'ailleurs pu le découvrir en France en festivals dans "20h17 rue Darling" et "Marécages". Le voici qui réalise un film sur l'adolescence, histoire cruelle d'une ado et de son frère, contraints à se prendre en main, pour espérer éviter d'être placés dans des foyers d'accueil. D'emblée, après un petit auto-portrait en voix-off, le réalisateur pose la relation complice entre la fille et son père. Regard fier et attentif, celle-ci ne désarme jamais face à une situation familiale délicate et l'éventualité que son petit frère et elle, puissent être un jour séparés.
Les moments les plus difficiles sont plus évoqués que montrés, par le visage d’une mère en pleurs, un rapide malaise à l’église… Mais la force du film est de créer un parallèle entre les actions de la fille et ses cousins, et celles du Front de libération du Québec. L’action se déroulant en 1970, Picard exploite ainsi en arrière plan l’actualité, créant un équilibre grâce à l’usage de chansons de variété, permettant de mettre à distance les tensions dans les familles et l’invasion de Montréal par l’armée. Convoquant une certaine inconscience, le film se transforme en portrait de groupe d’ados ou enfants, condamnés à grandir trop vite. Ours de Cristal dans la section Generation Kplus du Festival de Berlin 2018, "Les rois mongols" est donc une chronique emplie de nostalgie et d’espoir, en forme de plaidoyer, à l’image de la chanson finale, pour le droit des enfants à donner leur avis lorsque leur famille se retrouve éclatée.
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