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Après son séjour en prison, Jeannot est bien décidé à récupérer sa belle Chantal. Sauf qu’entre temps, celle-ci s’est énamourée du boucher du village. Pas déstabilisé, l’homme va alors tout faire pour la récupérer, même si cela doit passer par l’affrontement physique…
Nombreux sont ceux qui franchissent le pas de la scène au grand écran. Peu sont ceux qui réussissent ce passage. Laurent Laffargue pourra désormais en témoigner. Après avoir déjà écrit deux pièces se déroulant dans son village natal du Lot-et-Garonne, il apporte ici la dernière pierre à son édifice avec ce film, mélange entre tragédie grecque et western. Son scénario ? Jeannot est passé par la case prison et, comme pour beaucoup, son séjour derrière les barreaux a eu raison de son couple avec la belle Chantal. Car, entre temps, celle-ci s’est amourachée du boucher du village, aussi costaud que son précédent compagnon. Alors, forcément, les retrouvailles vont causer du remue-ménage entre les deux mâles.
Sans rythme et avec maladresse, le néo-réalisateur ne parvient jamais véritablement à transcrire ses velléités scénaristiques à l’écran. Terriblement plat et nonchalant, le film sombre dans une cacophonie difficilement supportable où la fureur des personnages ne trouve jamais d’équilibre. L’affrontement entre Sergi López et Eric Cantona tourne plus à la parodie, ankylosé dans un paysage stéréotypé qui n’a rien à voir avec notre époque. Tentant même la mise en abîme théâtrale, le métrage use trop de chemins dérivés pour développer sa trame narrative, oubliant de se focaliser sur l’essentiel : ce triangle amoureux.
Malgré des comédiens excellents, le scénario étouffé dans un carcan trop pompeux empêche les personnages de se développer correctement. Si certaines scènes viennent réveiller le spectateur, en particulier lorsqu’Eric Cantona cesse de jouer sur la retenue, "Les Rois du monde" contient tous les défauts d’un premier film qui se perd dans des références dont il n’a ni l’éclat ni l’énergie. Loin d’être une catastrophe, le métrage est simplement un drame anecdotique, oublié aussi rapidement que la météo de la veille.
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