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Xavier a finalement refusé son poste au ministère des finances, et est devenu écrivain. 5 ans après sa collocation à Barcelone, faute de terminer son roman, il vit de piges pour des magazines et tente de percer à la télévision. Mais sa vie amoureuse est toujours un vrai bordel…
« L’auberge espagnole » constitue pour moi comme pour beaucoup, un film de chevet. Cédric Klapisch évite heureusement les redites, en nous offrant certes, une suite, mais au lieu d’un film de groupe, un film de rencontres. Car c’est ce qui d’évidence jalonne la vie de l’actif qu’est devenu Xavier. Le film débute ainsi (en faisant abstraction de son montage complexe), sur une partie célibat, où l’ex (Audrey Tautou) et la bonne copine (Cécile de France), lesbienne en l’occurrence, ont leur place. La deuxième partie est, elle, plus centrée sur deux personnages, une superbe mannequin et la petite anglaise fraîchement sortie de l’auberge, Kelly Reilly.
S’il perd en comique, ce second volet (très drôle quand Duris joue littéralement du pipo pour décrocher un job, ou quand Cécile de France joue les fiancées couillues), gagne soudainement en intensité, quand les relations sérieuses entre en jeu. Et l’émotion, sans nous submerger, affleure lorsque les personnages doivent faire des choix d’adulte, que Klapisch représente habilement par des carrefours, urbains. C’est ainsi que, sur un quai de gare, Kelly Reilly, aussi radieuse que pulpeuse, nous offre l’une des plus belles déclarations d’amour qu’on ai vu depuis longtemps.
L’équilibre est toujours précaire, mais Klapisch réussit une nouvelle fois à jouer avec l’air du temps, fait cette fois-ci de zapping sentimental et de couples éclatés. Epinglant au passage l’exploitation marchande de la créativité artistique (télés, soaps, magazines…), comme il l’avait fait pour l’administration tentaculaire dans L’auberge espagnole, l’auteur y met de son vécu et magnifie avec magie, des moments de vie parfois compliqués. Ainsi, dans l’une des plus belles scènes du film, Audrey Tautou explique à son fils que dans une vie, chacun peut rencontrer plusieurs princes charmants. Un concept bien lointain des contes pour enfants, et une acrobatie ludique et franche, qui résume bien un film aussi direct et plaisant, que profond et juste.
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