© Wild Side Films / Le Pacte
Éric Love, 19 ans, est transféré dans une prison d’adultes, incarcéré en cellule individuelle en tant que détenu à haut risque. Son attitude extrêmement violente envers le personnel pénitencier et ses co-détenus l’amène à intégrer un groupe qui travaille sur le comportement…
Attention on ne rigole plus. Vous avez pris votre dose de fous rires avec "Barbecue" ou "Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ?", il est donc temps pour vous de prendre une bonne claque et de mettre votre sang froid à rude épreuve. Voilà que débarque LE film qui réveille, celui qui va secouer l’année cinéma 2014, mettre au tapis "Godzilla" et les Expendables KO les uns après les autres, car face à Eric Love, ils ne pèsent pas bien lourds. Eric Love, une gueule d’ange, des poings d’acier. Un oxymore à lui tout seul. Un mec qui ne craint rien ni personne. Même pas son père, détenu dans la même prison que lui. Un destin entretenu de génération en génération !
Et dire qu’il est le benjamin de la prison, le petit dernier qui vient d’arriver, et qu’au bout de 24 heures, à peine, il a déjà assommé son voisin de cellule, bastonné toute une bande de matons dont un qu’il a longtemps tenu par les couilles. Il lâche rien Eric ! L’acteur non plus d’ailleurs. Jack O'Connell (de la série "Skins", et vu dans le dernier "300, naissance d’un empire"), insouciant, inconscient, constamment dans la provoc, est sans conteste la révélation de ce film, où il se met à nu et se donne corps et âme, le regard félin, le muscle nerveux, toujours en mouvement comme à l’affût, prêt à se protéger ou à bondir sur sa proie.
David Mackenzie, réalisateur touche-à-tout ("Young Adam", "Toy Boy", "Perfect Sense" ou "Rock’n’Love"), tente le film de genre et nous immerge littéralement dans l’univers carcéral. C’est une réussite. On est plongé dans un huis clos, dont on ne sortira finalement jamais, au rythme haletant, sans temps mort. On est dans la poisse, dans les hormones et les testostérones. Les coups pleuvent et avant eux les jeux de regards nous renvoient directement à OK Corral. On n’avait pas morflé comme ça depuis l’implacable série des "Un prophète" (2009), "Bronson" (2009) et "Dog Pound" (2010). "Les Poings contre les murs" rejoint sans rougir le haut du classement des films de prison.
Son casting n’y est enfin pas pour rien. Face à l’impressionnant Jack O'Connell, l’Australien Ben Mendelsohn ("Animal Kingdom", "Cogan – la Mort en douce") interprète brillamment le père, lui valant le prix du meilleur second rôle aux derniers British Independent Film Awards. Entre folie douce et folie furieuse, il ne cherche plus qu’une chose : orienter son fils vers la porte de sortie. Le scénario présente ainsi ce groupe de travail au sein des prisons qui tente de vaincre sa hargne et sa violence en canalisant ses émotions grâce à des cours de discussions libres. Il s’agit de se maîtriser mais aussi de retrouver un peu d’humanité, ce que la prison et le système pénitencier leur arrachent dès leur entrée en enfer.
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