A partir des dessins et déclarations d'enfants colombiens de 8 à 13 ans, ce documentaire nous conte la violence et la misère, vues au travers des yeux de Pepito (9 ans), Jhoncito (11 ans), Margarita (9 ans), Juanito (12 ans)...
Dans la section Journées des auteurs au Festival de Venise 2010, il était indispensable de découvrir le documentaire colombien "Pequeñas voces" (« les petites voix »), signé Jairo Carrillo et Oscar Andrade. Réalisé sous forme de dessin animé, le film retrace les entretiens réalisés avec différents enfants faisant partie des populations déplacées, en raison de la guerilla (2,1 millions de personnes dont 1 million d'enfants). Intelligemment, les réalisateurs ont demandé aux enfants de dessiner leur vision de l'enfance, dégageant au passage, de manière subtile, leur vision des soldats et de l'impact de la guerre sur leur famille, et donc sur leur pays.
Ce travail, de près de 3 ans, intègre dans une animation fluide des personnages principaux (trois des enfants eux-mêmes, commentant en voix-off leur quotidien), ainsi qu'une multitude de personnages secondaires, crayonnés en 2D. Cela donne un résultat impressionnant, enfantin sur la forme, et tout aussi joyeux que dramatique sur le fond. Certains enfants racontent un quotidien joyeux, la vie idyllique à la campagne, avec les animaux, la récolte du café... puis la peur des soldats, les prières, voire l'enrôlement de force pour l'un d'entre eux, ou même l'amputation.
Les images sont fortes, les voix résignées mais montrant encore des signes d'envie d'une vie. Car malgré les horreurs qui peuvent leur arriver (décès de proches, embrigadement, blessures...), ces derniers gardent toujours un regard positif sur la vie. Une vraie leçon, à méditer.
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