affiche film

© Shellac

LES MILLE ET UNE NUITS – VOLUME 2 : LE DÉSOLÉ

As 1001 noites : O Desolado


un film de Miguel Gomes

avec : Crista Alfaiate, JoĂŁo Pedro BĂ©nard, Isabel Muñoz Cardoso, Chico Chapas, Carloto Cotta


AprĂšs avoir contĂ© l’inquiĂ©tude du peuple (portugais) face Ă  la crise, SchĂ©hĂ©razade relate Ă  prĂ©sent sa dĂ©solation quand la rigueur est arrivĂ©e



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Photo film

Un deuxiÚme volet tout aussi hermétique que le premier

Avec ce deuxiĂšme volet, Miguel Gomes poursuit son allĂ©gorie politique du Portugal d’aujourd’hui en le transposant en contes des mille et une nuits. Ici, le rĂ©alisateur entend Ă©voquer la dĂ©solation que ressent toute une population, soumise Ă  un sĂ©vĂšre plan d’austĂ©ritĂ© pour lutter contre la rĂ©cession. Sur le papier, le film est construit en triptyque. La premiĂšre chronique relate comment un brigand lĂ©gendaire nargue les autoritĂ©s 40 jours durant. S’en suit un long procĂšs ou une juge revient sur la responsabilitĂ© de sa position. Enfin le film s’achĂšve sur les tribulations tragi-comiques des habitants d’une citĂ© au travers des yeux d’un chien.

Bien que lĂ©gĂšrement plus digeste que son prĂ©dĂ©cesseur « Les mille et une nuits - Volume 1 : L’inquiet », ce deuxiĂšme opus n’en est pas moins une vĂ©ritable Ă©preuve pour le spectateur qui ne se revendiquerait pas d’une certaine intelligentsia, trop heureuse de porter aux nues un film « d’auteur » hermĂ©tique pour se distinguer du commun des mortels. Car disons le franchement, ce film est atrocement rasoir tant sa forme est sommaire et son discours nĂ©buleux. À moins d’ĂȘtre bigrement calĂ© sur l’histoire Ă©conomique portugaise, il est difficile d’apprĂ©cier toutes les rĂ©fĂ©rences dissimulĂ©es dans ce roman-fleuve.

DĂ©passĂ© par le discours sous-jacent, on tente alors de se laisser sĂ©duire par le ton « bon enfant » qui caractĂ©rise le film. Mais lĂ  aussi, c’est peine perdue. Les histoires s’enchaĂźnent de façon anarchiques entre des saynĂštes brutes d’images pauvrement contemplatives et d’autres uniquement dialoguĂ©es. Des plans oĂč les sous-titres s’enchaĂźnent telle une dĂ©ferlante de propos, obligent le spectateur Ă  une concentration extrĂȘme pour dĂ©mĂȘler le fil conducteur de l’histoire, pour le moins sinueux. En rĂ©sulte un sentiment de frustration, comme si on assistait Ă  une fĂȘte Ă  laquelle on ne serait pas conviĂ©e. Une longue soirĂ©e qui se prolongera en nuit blanche pour les plus tĂ©mĂ©raires avec l’ultime volet de cet essai dĂ©mesurĂ©ment rĂ©barbatif : « Les mille et une nuits – Volume 3 : L’enchanté ».

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