© Pyramide Distribution
Dans le quartier du Sentier, Vahé vit mal sa rupture avec Lu Ann et essaie d’éponger les dettes de l’entreprise de textile de son père. Pour se faire, il pratique des arnaques aux jeux avec les frères Sahak et Toros. Bientôt Vahé se prend d’affection pour Yuen, le frère de Lu Ann, fraîchement immigré de Chine. Ce dernier refuse de travailler pour le réseau qui l’a fait passer en France…
De belles images et une histoire qui nous tient ; voilà de quoi amadouer le spectateur. On m’a souvent dit : « On ne se trompe jamais quand on parle de ce que l’on connaît », et justement Frédéric Balekdjian nous parle ici du quartier où il a grandi. Un quartier où à chaque coin de rue une arnaque se trame.
Dès les premières images, des lumières contrastées et des couleurs ocres nous plongent au cœur d’une vie de quartier tumultueuse. Les problèmes des banlieues et des mauvais quartiers, restent un thème touchant mais trop largement traité.
Ce qui me turlupine, c’est comment un film si plein de douleur peut-il laisser aussi peu d’émotions passer à travers l’écran. Aussi sensible que je puisse être, je n’ai pas versée une larme devant cette histoire glauque. Il est toujours frustrant d’avoir le sentiment de passer à côté d’une vérité et de sentir tout l’artifice d’un jeu d’acteur. Bien sûr ne blâmons pas ici les interprètes, et surtout pas le jeune amateur Teng, plus vrai que s’il sortait d’un documentaire, mais opposons nous à ses rôles de caïd comme Sahak qui se répètent depuis des années. Essayons enfin d’innover la douceur dans un monde de brute.
Remercions tout de même un chef opérateur brillant, dont le travail plaide en la faveur du film. Notons la couse poursuite de Toros dans le métro, en montage alterné avec celle de Vahé dans le quartier. La séquence est un peu longue mais d’une beauté envoutante. Oui, ce film est plutôt bon, mais quand on y repense il aurait pu être bien meilleur.
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