© Les Films du Losange
22 mars 2067, Milana se souvient de ce qui lui est arrivé, il y a soixante ans… En 2009, Milana, d’origine tchétchène, est élève en classe de CM2 à Paris. Ses copains, sa bande, ce sont Blaise, Alice, Claudio, Ali et Youssef. Mais un jour Youssef, qui n’a pas de papiers, est expulsé. Puis, c’est au tour de Milana d’être menacée. Se sentant alors en danger, les enfants décident de réagir. Ils prêtent serment de toujours rester ensemble et organisent un complot pour sauver Milana…
Si ce film s'inscrit dans un contexte d'actualité brûlante, c'est à dire le problème des sans-papiers et les expulsions (de masse) qui en résultent, n'allons pas dire que c'est le sujet principal. C'est avant tout une histoire d'amour, de courage et de solidarité, mais tout cela à hauteur d'enfant. On peut imaginer la difficulté de tourner un film sur l'enfance et donc avec des enfants, qui, forcément, n'ont pas ou très peu d'expérience cinématographique derrière eux. Parfois le résultat est catastrophique («Celle que j'aime»), parfois magnifique («Les 400 coups»). Ici, nous pencherons plutôt du bon côté de la balance: passées une ou deux répliques un peu bateau, toute cette bande d'enfants est désarmante de naturel et de fraîcheur, et autant dire que la réussite du film repose sur eux. La (petite) actrice Linda Doudaeva, qui joue Milana, est une véritable révélation et on ne peut qu'espérer la revoir un jour sur les écrans.
En plus de raconter une belle histoire, drôle et touchante, le film est tout de même très engagé et décrit sans compromis les situations actuelles que l'on connaît: les expulsions d'écoliers et la répréhension des sans-papiers qui ressemble parfois à une véritable chasse à l'homme. Romain Goupil nous présente des points de vue différents qui mettent les spectateurs en face d'un choix simple : que ferions-nous à leur place? Soyons solidaires par tous les moyens (le rôle des enfants et de Valéria Bruni Tedeschi), oui mais cherchons des démarches et des solutions légales (Romain Goupil, son mari), ne soyons pas naïfs, faisons confiance au gouvernement, on ne peut pas régulariser tout le monde (Hyppolite Girardot, son frère). Si le film penche clairement du côté des enfants, c'est à dire du côté le plus humain, il n'est pas manichéen pour autant et montre que, si la situation est inacceptable, elle n'est pas pour autant facile à résoudre.
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais