affiche film

© Les Films du Losange

LES JOURS VENUS



un film de Romain Goupil

avec : Romain Goupil, Valeria Bruni Tedeschi, Noémie Lvovsky, Marina Hands, Jackie Berroyer, Sanda Charpentier, Emma Charpentier, Clémence Charpentier, Jules Charpentier, Odette Charpentier, Pierre Goupil


Le cinĂ©aste Romain Goupil reçoit un courrier qui l’informe qu’il manque plusieurs papiers Ă  son dossier de dĂ©part en retraite. Cet Ă©pisode va le pousser malgrĂ© lui, Ă  faire le point sur lui-mĂȘme et sur son mĂ©tier de cinĂ©aste



3
Photo film

Je filme donc je suis !

À l’aube du troisiĂšme Ăąge, Romain Goupil s’interroge sur cette pĂ©riode charniĂšre oĂč l’essentiel de sa vie est Ă  prĂ©sent derriĂšre lui. En mĂȘlant des scĂšnes de fiction Ă  l’intimitĂ© de ses films de famille, le cinĂ©aste compose un savant bric-Ă -brac oĂč fourmillent nombre de ses rĂ©flexions. Cette succession de scĂšnes, rythmĂ©e autant qu’efficace, rebondit de sujet en sujet au grĂ© de sa curiositĂ©. Crise syrienne, caisses de retraites, VĂ©lib ou association de locataires : autant de thĂšmes qui cohabitent dans une joyeuse effervescence.

Cependant le fond est bien autre. DerriĂšre ce patchwork d’idĂ©es, se cache une rĂ©elle introspection humaine et artistique. Romain Goupil se retrouve Ă  prĂ©sent entre deux gĂ©nĂ©rations de capteurs d’images avec d’un cĂŽtĂ© son pĂšre Pierre, ancien chef opĂ©rateur, qui risque de devenir aveugle et exprime clairement l’intention de mettre fin Ă  ses jours si cela arrivait. Et d’un autre cĂŽtĂ©, son fils Jules, qui est Ă  prĂ©sent en Ăąge d’ĂȘtre derriĂšre la camĂ©ra. De leurs Ă©changes se rĂ©vĂšle un rĂ©el besoin d’observer mais leurs visions diffĂšrent : elle est vitale pour l’ancien, alors que pour le plus jeune elle est avant tout exaltĂ©e.

Vivre pour l’image est aussi une question de talent crĂ©atif. Pour Ă©voquer toutes les facettes de ce processus, Romain Goupil crĂ©e trois muses qui reprĂ©sentent chacune une part essentielle de son travail. La sĂ©duisante banquiĂšre Valeria Bruni Tedeschi incarne l’aspect cartĂ©sien du systĂšme : l’importance de l’argent et la rĂ©alitĂ© politique et sociale du monde qui l’entoure. La sage productrice NoĂ©mie Lvovsky offre un regard critique, attentif et constructif sur la conception du film. Quant Ă  la fragile sculptrice Marina Hands, elle exprime toutes les Ă©motions vĂ©hiculĂ©es quand on Ă©crit sur soi. Reste un Ă©lĂ©ment important : l’observation, matĂ©rialisĂ©e tout au long du film par quelques scĂšnes anecdotiques filmĂ©es dans les transports en commun.

Au fur et Ă  mesure de son parcours introspectif, le cinĂ©aste tout d’abord abattu par l’annonce de sa retraite par un courrier administratif, retrouve petit Ă  petit confiance en lui pour imposer Ă  nouveau son franc parler ! « Trotskiste un jour ! Tyran toujours ! » s’exclame Cohn-Bendit dans une superbe scĂšne finale. Romain Goupil n’est pas mort, il a vieilli tout simplement et une fois digĂ©rĂ©, cet Ă©tat apporte une nouvelle vision de la vie au cinĂ©aste qui compte bien s’exprimer, autant de fois encore qu’il y a de doigts sur les mains de Valeria Bruni Tedeschi, aussi longtemps qu’il le pourra, jusqu’au jour venu !

Donnez votre avis (0)

Partager cet article sur Facebook Twitter