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Banlieue de Marseille, entre l’étang de Berre, les usines industrielles et les cités malfamées. Le poste de police local va être fermé dans six mois et plus personne ne traite son travail comme il le devrait. Les plaintes sont enregistrées mais aucune suite n’est donnée, les dossiers sont ouverts mais ne sont jamais affaires classées. Ceci convient parfaitement au Commissaire Vasseur, enceinte jusqu’aux dents, qui compte bien que ça dure jusqu’à la fermeture de son unité. Mais c’était sans compter avec l’arrivée du commandant Vincent Drieu, fraîchement muté, qui commence à mettre son nez de partout… S’il en agacera certains, d’autres en profiteront pour retrouver goût au vrai métier de flic…
La fièvre Olivier Marchal fait des émules. Ses « 36 quai des Orfèvres » et « MR 73 » ont revitalisé le genre du policier français au cinéma. Normal que d’autres s’y essaient à leur tour. Et Claude-Michel Rome, sans être au top dans ce registre, ne se débrouille pas trop mal.
Il met en place une histoire qui paraît simple au départ, où les malfrats ont quartier libre, la police ayant arrêté depuis belle lurette de leur faire la course, attendant inexorablement que ferme leur commissariat.
La première bonne idée du film réside dans la localisation de l’intrigue : en province dans une ville méditerranéenne qui n’est pas Marseille et où la chaleur, l’aridité et les zones industrielles plombent l’ambiance ! Ensuite, dans l’évolution du rythme qui débute pépère et se termine soutenu à la « Nid de guêpes ». Enfin, dans son casting brillant : Richard Berry, vieux et usé, contre Pascal Elbé, la relève jeune et désinvolte ; Zabou Breitman, en chef de flics femme, même si c’est devenu monnaie courante ces derniers temps ; Bernard Blancan et Aïssa Maïga pour compléter la dream team : du lourd et du bon.
On est donc d’autant plus désolé que Claude-Michel Rome n’ai pas écrit le scénario à la hauteur de ses ambitions. Tout d'abord, le duo de flic qu’il essaie d’installer entre Berry et Elbé ne fonctionne absolument pas. Bien sûr ils se tirent dans les pattes, se détestent au départ puis vont s’apprivoiser, comme l’ont fait Brad Pitt et Morgan Freeman dans « Se7en » par exemple. Mais ici ça ne colle pas, Elbé a tellement peu de répliques pendant les trois quarts du film qu’il apparaît comme un personnage secondaire, arrivant derrière Maïga ou Blancan, alors que ce n’était bien sûr pas le but recherché.
Ensuite il y a, ce scénario-puzzle, dans lequel sont imbriquées plusieurs histoires qui de prime abord ne semblent avoir aucun rapport entre elles avant de converger : on en est tellement conscient dès le départ que ça ne marche pas. Les indices qui arrivent les uns après les autres et se recoupent nous révèlent une fin téléphonée dont on avait deviné l’issue au bout de la première demi-heure de film.
« Les insoumis » est finalement un bon téléfilm commençant comme un « Julie Lescaut » ou un « Commissaire Moulin » mais se terminant en « Assaut sur le central 13 » : faut voir le bon côté des choses, la progression est plutôt bonne !
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