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Tout commence quand Marguerite se fait voler son sac en plein Paris. Georges, qu’elle ne connaît pas encore, retrouve son portefeuille dans un parking. Personnage fragile, ce dernier devient très vite troublé par la personnalité de Marguerite qu’il ne connaît alors que par ses papiers...
“Les herbes folles”, est l’adaptation du roman de Christian Gailly : “L’incident”. Cet incident, c’est le vol du sac de Marguerite, un événement aussi regrettable que futile qui pourtant sera à l’origine d’une rencontre atypique avec Georges, père de famille oisif. Celui-ci fait très vite une fixation sur cette inconnue dont il ne sait que deux choses : son adresse et sa passion pour l’aviation. Bien qu’importunée par ses appels téléphoniques, Marguerite est intriguée par cet inconnu, au point de le harceler elle-même quand celui-ci ne lui accorde plus beaucoup d’attention.
Resnais met ainsi en scène une relation ambiguë dont les protagonistes vont tour à tour devenir obsessionnels l’un envers l’autre. Tous deux en dehors de la réalité, ils s’entêtent à vouloir interpréter la réaction de l’autre de façon tout à fait irrationnelle. Un brin paranoïaques, ils sont tels des herbes folles portés par leurs divagations. Révélées en voix off, leur réflexions sont délicieusement jubilatoires et on se laisse très vite séduire par ces deux personnages magnifiquement interprétés par ces deux acteurs fétiches du maître, Sabine Azéma et André Dussolier.
A l’image des personnages, les scènes s'enchaînent dans une joyeuse confusion. Tel un patchwork, les situations insolites se succèdent, procurant ainsi au spectateur une charmante impression d’improvisation. Malheureusement, alors que la première partie séduit par sa fraîcheur et la verve savoureuse du personnage de Georges, la deuxième partie, consacrée à l’obsession de Marguerite, déconcerte un peu par l’accumulation de situations incohérentes. L’apogée étant la réplique finale totalement surréaliste.
Qu’importe, “Les herbes folles” est avant tout un joli moment de cinéma paré d’un casting de rêve : Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric, ainsi qu’Edouard Baer en narrateur sont définitivement sublimes… on ne peut rêver mieux. Souligné d’une musique de Mark Snow (compositeur de la série « X-Files ») ce film est définitivement une œuvre à part qui démontre, une fois de plus, la remarquable singularité de ce grand metteur en scène qu’est Alain Resnais.
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