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© Memento Films

LES GRANDES PERSONNES


un film de Anna Novion

avec : Jean Pierre Darroussin, Judith Henry, Anaïs Demoustier, Lia Boysen...

Un père et sa fille arrivent en Suède, heureux de louer pour quinze jour une maison. Ils découvrent que malheureusement, la propriétaire des lieux s'est trompée de dates et occupe encore le chalet, avec une amie. Contraints de cohabiter pour au moins une nuit, les quatre tentent de faire connaissance, alors que le père entâme une étrange chasse au trésor viking...


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Photo film

Parenthèse

Le premier long métrage d'Anna Novion est comme une parenthèse temporelle dans la vie de deux personnages, un père et une fille, dont la complicité évidente pourrait être fragilisée rapidement du fait de blessures passées ou simplement de la vie qui s'affirme à nouveau. Et comme il est toujours plus facile de se sentir neuf à l'étranger, c'est dans une Suède ensoleillée que l'auteur a situé son récit. Provoquant d'emblée une dérangeante rencontre avec la propriétaire de la maison et son amie française, elle joue l'ambigüité des relations, tout en laissant intelligemment de côté le très rebattu choc culturel.

C'est finalement plus au personnage du père, méfiant, qu'Anna Novion s'intéresse, qu'à celui de a fille, insouciante et définitivement débrouillarde. Cet homme égocentrique, est interprété avec conviction par Jean Pierre Darroussin. Insupportable mais attendrissant monsieur « je sais tout », professeur sur les bords, c'est aussi un sacré râleur toujours prêt à organiser votre emploi du temps. Sa quête d'un trésor viking, douce parabole qui s'achèvera par une scène mémorable en plein coeur des fjords, symbolise bien entendu sa peur du vide et la recherche d'un nouvel élan, d'un nouvel amour.

Indéniablement la comédie dramatique fonctionne, offre de jolis moments, notamment lorsque le père explique comment il a rencontré la mère de la fille. Se souvenir tout en sachant revenir au réel est peut-être là le sens de ce film optimiste, servi également par deux actrices impeccables: Anaïs Demoustier, en prometteuse ingénue et Judith Henry (connue pour « La discrète » et décidément trop rare au cinéma), en copine pincée. On croit indéniablement à ces personnages, à leurs joies comme leurs souffrances d'adultes, mais l'on regrettera simplement que la fin soit un peu trop simple, le dernier plan, à vélo, réorientant de manière brusque l'histoire vers l'avenir de la fille... qui deviendra elle aussi une grande personne.


2ème avis - Ils vécurent heureux et passèrent de bonnes vacances !


De beaux paysages, un acteur réputé et de l’amourette : voilà en quoi consiste le premier film d’Anna Novion, « Les grandes Personnes ». C’est dans un décor de carte postale suédoise que se retrouve Albert (Jean-Pierre Daroussin) et sa fille Jeanne, âgée de dix sept ans, pour les vacances. Sur un malentendu, ils doivent cohabiter avec la propriétaire de la maison de location ainsi qu’une de ses amies. Jean-Pierre Daroussin évolue donc dans un univers féminin animé d’aventures autant malencontreuses que téléphonées.

Dans un scénario plutôt creux, notre réalisatrice a su donner une teinte d’humour subtil tout en nous rappelant nos classiques : la chute du mur de Berlin en 19... 89 ! Même si ce film se regarde le nombril, on remarque une double définition intéressante de l’île inspirée de la littérature. Tantôt île paradis tantôt île prison, le paysage séduisant contribue à l’ambiance étrange et attirante qui se dégage. Insistant sur des quiproquos, Anna Novion semble cependant négliger la mise en scène.

A la fin, le film est porteur d’un message d’optimisme : en bref, la vie est belle. Le spectateur est ainsi amené à la question suivante : “ N’aurait-on pas du ajouter à cela une once d’originalité ? ”. Tout est bien qui finit bien, nous n’avons plus qu’à nous laisser entraîner par la légèreté et la simplicité coordonnées avec une musique apaisante. Il convient tout de même de répéter que le cinéma est un divertissement mais sans doute aussi un art.

En dépit de l’âge de la réalisatrice, ce film manque malheureusement d’innovation mais il lui assure probablement une place dans le cinéma français. Ainsi, il ouvre le débat : vaut-il mieux faire un petit film réussit plutôt qu’un film ambitieux raté ?

Camille ROLLAND, Margaux JANIN
Lycée Saint Exupéry, Lyon

Lycée Saint Exupéry - Lyon

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