affiche film

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LES FILLES D'ÈVE ET DU SERPENT


un documentaire de Denys Maury

avec : Ludovic Berthillot, Brigitte Lahaie...

Le documentariste suit le montage de plusieurs spectacles érotiques d'une troupe de jeunes comédiennes dirigée par un metteur en scène ayant une vision particulière de la sexualité et des relations amoureuses...


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Photo film

Une mise à nu totale

Sous cette affiche aux codes d'une production érotique et aux paires de jambes aguicheuses se cache un documentaire atypique suivant une petite troupe de théâtre dans la composition et les représentations de pièces ayant pour objet la sexualité et la relation de couple. Plus particulièrement, derrière ce making-of de spectacle se révèle une plaidoirie pour la sexualité féminine et une remise en cause de la vision du couple telle qu'elle est définie dans nos sociétés occidentales.

Avant même de nous emmener au sein de la troupe, Denys Maury s'amuse à disséquer, non sans humour, les intentions du metteur en scène, s'évertuant à briser les œillères mises en place par notre bien-pensante société. Aidé par des interventions très intéressantes comme celles de l'écrivaine adepte du poly amour, le documentaire parvient à happer l'attention grâce d'abord à son discours disruptif et sensé. Ensuite, c'est par l'intrusion au sein de la troupe et la présentation des comédiennes et de diverses querelles qu'il amuse.

Truffé de dérision, « Les filles d'Ève et du serpent » nous emmène au cœur des tensions de la troupe et des problèmes que rencontre le metteur en scène face à cette bande de femmes aux caractères bien différents et trempés. Le documentariste n'hésite pas à nous faire partager des moments de crises et certaines comédiennes en prennent tellement pour leur grade qu'on hésite à croire à la véracité et à la spontanéité de ces images prises sur le vif et ce, malgré le panneau final stipulant qu'aucune part du film n'a été romancée. Seule la voix-off facétieuse en rajoute avec des commentaires dont l'humour finit quelque peu par ennuyer à force de redondance.

Il en résulte néanmoins un joyeux moment, intéressant et proche du spectateur qui vaut surtout pour son propos et son aspect télé-réalité assumé et truffé d'autodérision. La mise à nu de la troupe est totale, au sens propre comme au figuré. Le documentariste a l'intelligence d'utiliser l'humour pour désamorcer le caractère voyeuriste de son œuvre. On a rarement vu un making-of exposant autant les relations humaines dans la fabrication d'un projet artistique !

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