© Version Originale / Condor
Bien quâelle nâait que dix-sept ans, Valeria a dĂ©cidĂ© avec son compagnon de garder lâenfant quâelle attend. Mais trĂšs vite dĂ©passĂ©e par la situation, elle accepte Ă contrecĆur de recevoir lâaide de sa propre mĂšre. Sauf que celle-ci va prendre une place de plus en plus malsaineâŠ
Nouvelle sĂ©lection au Festival de Cannes et nouvelle rĂ©compense pour le cinĂ©aste mexicain Michel Franco ("DespuĂ©s de LucĂa", "Chronic"). MĂȘme s'il sâagit cette fois du Prix du jury de la sĂ©lection Un Certain Regard (le film nâĂ©tait donc pas en compĂ©tition officielle), "Les Filles dâAvril" nâa rien Ă envier aux prĂ©cĂ©dents projets du rĂ©alisateur qui continue Ă dĂ©velopper sa patte si particuliĂšre, entre mise en scĂšne austĂšre et noirceur profonde. Pourtant, avec son Ă©tonnante luminositĂ© et son approche moins radicale, on aurait presque pu penser que ce mĂ©trage allait ĂȘtre celui de lâadoucissement. Les dĂ©buts apparaissent dâailleurs bienveillants. Valeria attend Ă dix-sept ans un bĂ©bĂ©. Sa sĆur, inquiĂšte de voir cette derniĂšre dĂ©sirer garder lâenfant, contacte leur mĂšre afin quâelle vienne les Ă©pauler. Mais rapidement, la situation Ă©volue vers des chemins pervers oĂč la matriarche compte bien remplacer sa progĂ©niture pour vivre une seconde jeunesse.
Malsain et ambigu, le film sâĂ©loigne alors de la chronique familiale pour se transformer un thriller psychologique. NĂ©anmoins, mĂȘme si Michel Franco capture magnifiquement les nĂ©vroses de ses protagonistes, les observant avec dĂ©licatesse plutĂŽt que de chercher Ă les juger, "Les Filles dâAvril" perd de son intĂ©rĂȘt au fur et Ă mesure de sĂ©quences redondantes. LâesthĂ©tique froide, le rythme nonchalant et le manque de considĂ©ration pour les seconds rĂŽles annihilent grandement lâĂ©motion ressentie face aux fĂȘlures dâAvril (oui le titre renvoie au nom de la mĂšre et non au mois). Le mal-ĂȘtre destructeur de celle-ci ne touche pas autant que le laissait prĂ©sager la prestation impressionnante de lâexcellente Emma SuĂĄrez ("L'Ă©cureuil rouge", "Julieta"). Bien que le portrait soit complexe et troublant, le rĂ©sultat demeure, lui, un peu fade.
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