affiche film

© Version Originale / Condor

LES FILLES D’AVRIL

(Las hijas de abril)


un film de Michel Franco

avec : Emma Suárez, Ana Valeria Becerril, Enrique Arrizon


Bien qu’elle n’ait que dix-sept ans, Valeria a dĂ©cidĂ© avec son compagnon de garder l’enfant qu’elle attend. Mais trĂšs vite dĂ©passĂ©e par la situation, elle accepte Ă  contrecƓur de recevoir l’aide de sa propre mĂšre. Sauf que celle-ci va prendre une place de plus en plus malsaine



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Photo film

Le beau portrait d’une femme Ă  la dĂ©rive pour une Ɠuvre plus inĂ©gale

Nouvelle sĂ©lection au Festival de Cannes et nouvelle rĂ©compense pour le cinĂ©aste mexicain Michel Franco ("DespuĂ©s de LucĂ­a", "Chronic"). MĂȘme s'il s’agit cette fois du Prix du jury de la sĂ©lection Un Certain Regard (le film n’était donc pas en compĂ©tition officielle), "Les Filles d’Avril" n’a rien Ă  envier aux prĂ©cĂ©dents projets du rĂ©alisateur qui continue Ă  dĂ©velopper sa patte si particuliĂšre, entre mise en scĂšne austĂšre et noirceur profonde. Pourtant, avec son Ă©tonnante luminositĂ© et son approche moins radicale, on aurait presque pu penser que ce mĂ©trage allait ĂȘtre celui de l’adoucissement. Les dĂ©buts apparaissent d’ailleurs bienveillants. Valeria attend Ă  dix-sept ans un bĂ©bĂ©. Sa sƓur, inquiĂšte de voir cette derniĂšre dĂ©sirer garder l’enfant, contacte leur mĂšre afin qu’elle vienne les Ă©pauler. Mais rapidement, la situation Ă©volue vers des chemins pervers oĂč la matriarche compte bien remplacer sa progĂ©niture pour vivre une seconde jeunesse.

Malsain et ambigu, le film s’éloigne alors de la chronique familiale pour se transformer un thriller psychologique. NĂ©anmoins, mĂȘme si Michel Franco capture magnifiquement les nĂ©vroses de ses protagonistes, les observant avec dĂ©licatesse plutĂŽt que de chercher Ă  les juger, "Les Filles d’Avril" perd de son intĂ©rĂȘt au fur et Ă  mesure de sĂ©quences redondantes. L’esthĂ©tique froide, le rythme nonchalant et le manque de considĂ©ration pour les seconds rĂŽles annihilent grandement l’émotion ressentie face aux fĂȘlures d’Avril (oui le titre renvoie au nom de la mĂšre et non au mois). Le mal-ĂȘtre destructeur de celle-ci ne touche pas autant que le laissait prĂ©sager la prestation impressionnante de l’excellente Emma SuĂĄrez ("L'Ă©cureuil rouge", "Julieta"). Bien que le portrait soit complexe et troublant, le rĂ©sultat demeure, lui, un peu fade.

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