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© Le pacte

LES CONTES DE L'AGE D'OR


un film de Cristian Mungiu, Razvan Marculescu, Hanno Höfer, Constantin Popescu et Ioana Uricaru

avec : Alex Potocean, Gabriel Spahiu, Radu Iacoban, Tania Popa, Virginia Mirea...

Un portrait de la Roumanie de Causcescu, l'âge d'or du pays, vu au travers de 5 contes immoraux, qui en disent long sur l'obéissance aux ordres du pouvoir, et l'absurdité d'un système...


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Photo film

5 courts-métrages aussi amusants qu'édifiants

L'auteur de la palme d'or "4 mois, 3 semaines et 2 jours" a monté avec d'autres réalisateurs roumains, ce projet visant à décrire l'état d'esprit des citoyens de son pays, en temps de dictature communiste, ceci au travers de 8 contes, dont 5 figurent dans ce premier opus. Présenté à Cannes en 2009, du côté d'Un certain regard, le mélange des styles s'avère plutôt équilibré, flirtant, malgré les drames sociaux ou personnels décrits, avec un humour aussi critique que salvateur.

L'absurdité est donc au rendez-vous, au travers notamment de "la visite officielle" ou de "la photographie officielle", les deux courts-métrages mettant en avant l'absurdité des rituels et des ordres donnés par les autorités, les militaires ou la police. Décrivant une visite officielle, le court montre le malaise face aux autorités et les arrangements autour de cadeaux en nature. Pour ces visites, il fallait que tout soit beau (jusqu'à mettre des fruits dans les arbres...) et que l'apparence d'une population en fête existe, générant ici quelques truculents problèmes avec un manège de chaises volantes. Le second court décrit un fait divers connu, l'histoire d'une photo truquée, mettant en scène le chef de l'État ne pouvant apparaître découvert face à un Giscard d'Estaing en visite. A force d'ordres et de contre-ordres, de hiérarchies superposées qui se mêlent de tout, même du superficiel, en voulant rectifier une erreur, on n'est pas à l'abri d'en faire une autre.

Les courts sur le policier qui détourne un cochon "explosif" et celui sur le "livreur de poules" sont bien moins mordants. Comme le petit et délicieux dernier, ils content la débrouillardise d'une population dont seule l'imagination pouvait faire sortir d'un ordinaire de pauvreté. Et ce dernier court est justement un bijou de force du désespoir, deux jeunes gens se faisant passer pour des contrôleurs de la qualité de l'air, de manière à détourner des bouteilles vides, qu'ils peuvent ensuite revendre. Vous l'aurez compris, ces "Contes de l'âge d'or", sous leurs couleurs chaudes et leur aspect slave bon enfant, en disent long sur les tentatives de contrôles de l'individu, que ce dernier s'efforce, dans ses élans de vie et de liberté, à détourner de manière plus ou moins collective.

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