© Wild Bunch Distribution
AthĂ©na est la dĂ©esse chargĂ©e de protĂ©ger la Terre mais câest aussi la dĂ©esse de la guerre. Le Grand Pope, le chef des chevaliers chargĂ©s de protĂ©ger AthĂ©na tente dâassassiner celle-ci alors quâelle nâest encore quâun bĂ©bĂ©. SauvĂ©e de justesse par Aiolos, le chevalier dâor du Sagittaire, elle trouve refuge auprĂšs dâun riche industriel japonais qui lâĂ©lĂšve comme sa propre fille. Adolescente, le Grand Pope retrouve sa trace et lui envoie ses chevaliers pour la tuer en prĂ©textant quâil sâagit dâune fausse AthĂ©naâŠ
"La LĂ©gende du Sanctuaire" est lâadaptation du trĂšs cĂ©lĂšbre anime japonais « Saint Seiya » (les Chevaliers du Zodiaque), sĂ©rie tirĂ©e du manga du mĂȘme nom de Masami Kurumada. Tous les fans inconditionnels de « Saint Seiya » attendaient lâadaptation en images de synthĂšse de cet incontournable de lâanimation japonaise, surtout aprĂšs le trĂšs rĂ©ussi « Capitaine Harlock » ("Albator, Corsaire de lâespace") sorti en 2013. Le pari Ă©tait risquĂ© comme Ă chaque fois que lâon sâattaque aux lĂ©gendes de la Japanimation et qu'on ambitionne Ă la fois de sĂ©duire les fans de toujours et d'attirer un nouveau public, plus jeune, afin de lui faire dĂ©couvrir cet univers. En outre, on sâattaque ici Ă la premiĂšre partie trĂšs dense de la sĂ©rie (le "Sanctuaire", pour les initiĂ©s) soit 73 Ă©pisodes dans lâanime : une mission a priori impossible pour un film d'1h30.
Premier constat sur le film, lâanimation est trĂšs belle, de trĂšs bonne qualitĂ©, les personnages et les dĂ©tails sont soignĂ©s. Les Saints (Chevaliers) paraissent rĂ©els, vivants, gracieux. Toutefois, le design des Cloths (Armures) et les visages des personnages sont assez Ă©loignĂ©s des dessins de Masami Kurumada : les puristes auront du mal Ă reconnaĂźtre les protagonistes principaux et leurs constellations respectives. DeuxiĂšme constat, sur le fond presque rien n'est fidĂšle Ă la sĂ©rie d'origine. On adapte et on change tout ou presque : le scĂ©nario, lâintrigue. Le choix de rĂ©sumer se fait au dĂ©triment du dĂ©veloppement des personnages et de lâhistoire.
Seiya, Hyoga, Shiryu, Shun et Ikki ne sont plus que lâombre dâeux-mĂȘmes, tout comme les Golds Saints (les chevaliers dâor) et le Grand Pope. La relation entre AthĂ©na et Seiya paraĂźt insipide sans Ă©voquer leur passĂ© commun Ă lâorphelinat, le combat entre Hyoga et son maĂźtre le chevalier du Verseau Camus, expĂ©diĂ© sans explication, apparaĂźt comme vide de sens et dâintĂ©rĂȘt. On transforme Deathmask, le chevalier du Cancer, en star de cabaret. Certains personnages ne font plus que de la figuration comme Aphrodite des Poissons ou encore le fameux Shaka de la Vierge. Seul Aldebaran, le chevalier du Taureau, est adaptĂ© de façon intĂ©ressante.
La partie mythologique est presque oubliĂ©e, balayĂ©e, et seule la rĂ©fĂ©rence Ă AthĂ©na subsiste. Le Sanctuaire est maintenant dans le ciel, loin des temples grecs de lâunivers de Kurumada. Pour tenir les 1h30, tout semble aller trĂšs vite, trop vite, rendant impossible lâattachement Ă ces personnages creux et sans passĂ©. Lâesprit de Saint Seiya a disparu : quid de la combativitĂ©, de la persĂ©vĂ©rance, du dĂ©passement de soi, de lâamitiĂ©, de la fidĂ©litĂ© et de la justice ? On assiste Ă une suite de combats inutiles, monotones et tĂ©lĂ©phonĂ©s. Celui qui clĂŽt le film devient d'ailleurs du grand nâimporte quoi, avec des scĂšnes trĂšs brouillonnes et peu lisibles, oĂč lâon comprend mal la finalitĂ© et les buts du grand mĂ©chant de lâhistoire.
En conclusion, cette adaptation trop attendue sâavĂšre ĂȘtre une grande dĂ©ception malgrĂ© une animation de qualitĂ©. Il aurait mieux valu sâabstenir de crĂ©er un film dâanimation sur la base de « Saint Seiya » quand finalement on ne respecte aucun des codes du manga originel.
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