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Hervé a 14 ans, un physique ingrat d’adolescent boutonneux et les hormones qui le démangent. Harcelé par une mère dépressive qui ne lui laisse aucune intimité, il tente tant bien que mal de draguer les filles. Malheureusement, comme son copain Kamel, il cumule rateau sur rateau, jusqu’au jour où… miracle ! Une fille s’intéresse à lui...
Filles ou garçons, acnéique ou non, inutile de se mentir, nous sommes tous passés par cette douloureuse phase où les seules questions qui nous taraudent sont : Comment on fait ? avec qui ? et comment faire croire que ? Des souvenirs aussi cruels que touchants qui marqueront à jamais notre vie d’adulte. “Les beaux gosses” c’est tout cela ! Un pur moment de bonheur où l’on retrouve l’état d’esprit de nos 15 ans, et tout le ridicule qui va avec !
Les films sur l’adolescence sont légions, mais rares sont ceux qui, comme celui-ci, retranscrivent avec autant de justesse et d’humour cet âge ingrat. Il faut dire que Riad Sattouf est déjà un expert en la matière. Auteur de BD, il a déjà signé plusieurs albums affreusement drôles, qui décortiquent au scalpel les premiers émois sexuels des adolescents (“Mémoire d’un puceau”, “Retour au collège”…). Néanmoins, passer de la planche à dessin à la caméra est un exercice périlleux au cours duquel même les plus grands (Bilal en tête) se sont cassés les dents.
Riad Sattouf, lui, transforme l’essai magistralement en révélant un véritable talent de metteur en scène. Son secret : se libérer de tous les artifices extérieurs pour se concentrer sur son sujet : Hervé ! La mode, la musique et la classe sociale sont secondaires, et même si quelques détails nous prouvent qu’on est en 2009, chaque spectateur retrouve son année de troisième et cela quel que soit son âge. Hervé devenant ainsi le reflet autobiographique de toute une population.
La seule singularité du héros est sa situation familiale. L’adolescent vit seul avec sa mère, personnage haut en couleur à moitié dépressive et totalement obsédée par l'éveil à la sexualité de son fils. Collante à souhait, Noémie Lvovsky est un vrai handicap pour lui qui décidément, n’a pas besoin de ça. Autour d’eux gravite un très beau casting de second rôles. Emmanuelle Devos, Marjane Satrapi, Irène Jacob et surtout Valeria Golino que l’on retrouve dans un rôle surprenant. Une pléiade d’acteurs venus certainement en copains se faire plaisir dans cette savoureuse comédie.
Preuve d’un scénario bien construit, “Les beaux gosses” ne connaît aucun temps mort. Jamais vulgaire, ni ringard, son humour corrosif fait de ce film un moment exquis à savourer entre copains pour pouvoir, après la séance, vous remémorer les grands moments de vos années collège.
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