affiche film

© Diaphana Distribution

LES ARDENNES

(The Ardennes)


un film de Robin Pront

avec : Jeroen Perceval, Kevin Janssens, Veerle Baetens, Jan Bijvoet…

Après une tentative de vol qui tourne mal, le jeune Kenny est arrêté et envoyé en prison. Une fois sa peine purgée, il retourne vivre au domicile familial dans l’idée de reprendre le cours de sa vie. Mais il ignore que ses anciens complices, à savoir son jeune frère Dave et sa petite amie de l’époque, Sylvie, ont fini par se ranger et se rapprocher l’un de l’autre…


4
Photo film

Un premier film impressionnant de maîtrise

Présenté au festival international du film policier de Beaune 2016, d’où il est reparti avec le prix Sang neuf, "Les Ardennes" est une nouvelle preuve de l’exigence qui caractérise le cinéma belge. Bien que cette histoire de petite amie passant d’un frère à l’autre constitue une trame déjà vue (on pense bien sûr à "Brothers" de Susanne Bier, et à son remake éponyme américain), le premier long métrage de Robin Pront impressionne par sa dextérité narrative et sa maturité formelle.

Structuré en deux parties, avec d’une part la difficile réinsertion de Kenny (admirablement interprété par Kevin Janssens, inconnu au bataillon français) dans son environnement d’origine et, d’autre part, sa « sortie de route » prévisible conduisant les deux frères dans les tréfonds boisés des Ardennes, le film passe d’une peinture sociale plutôt classique à un thriller tortueux, pour notre plus grand bonheur. Force est alors de constater que l’histoire de la petite amie n’était finalement qu’un prétexte à mettre en scène la dualité entre ces deux frères. Une tension fratricide qui s’exprime crescendo, au travers notamment de déchirements intérieurs qui contribuent à donner aux personnages force profondeur.

Signalons enfin que les amoureux des belles images seront gâtés : artistiquement très soigné, le film séduit par ses plans larges graphiques, sa photographie laiteuse et son ambiance sonore immersive. Ponctué de ruptures oniriques ou excentriques (l’apparition inopinée d’autruches dans la forêt, ou ce personnage transgenre à la gâchette facile), il échappe dans la forme au classicisme que son fond présupposerait. Une belle découverte.

Donnez votre avis (0)

Partager cet article sur Facebook Twitter





LA BANDE ANNONCE