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Francis et Marie participent à une soirée entre amis à laquelle un petit nouveau fait son apparition, Nicolas. C’est là que les ennuis commencent ! En effet, le problème de Francis et de Marie, c’est qu’ils ont les mêmes goûts… en matière d’hommes...
Un an après avoir présenté « J’ai tué ma mère », son petit chef d’œuvre, à la Quinzaine des réalisateurs, Xavier Dolan revient sur la Croisette, mais cette fois dans la cour des grands : la section Un certain regard. C’est donc avec un regard certain que nous avons pu assister à la projection de ces « Amours imaginaires ». L’histoire met en scène deux très bons amis, Francis et Marie, face au désirable Nicolas. Le brun et la brune d’un côté, le blondinet de l’autre… ou comment, par cette différence capillaire, opposer le bien représenté par l’angélisme et l’innocence du petit nouveau, et le mal personnifié par les deux autres, vils tentateurs et manipulateurs !
Car si l’amour peut être le plus beau des sentiments, Xavier Dolan prend un malin plaisir à rappeler que parfois pour parvenir à ses fins, il faut jouer des coudes et forcer le destin ; et tant pis si on doit laisser son (sa) meilleur(e) ami(e) sur le carreau. C’est bien connu, on ne fait jamais d’omelette sans casser des œufs !
L’histoire tourne donc autour d’un chassé-croisé amoureux où tous les coups sont permis pour avoir les faveurs du beau Nicolas, dont le joli minois et les parfaites boucles blondes rappellent furieusement le Dieu grec Adonis. Dolan montre comment un simple geste, un regard un peu trop appuyé ou une parole mal interprétée peuvent emballer notre esprit trop heureux d’avoir cru comprendre ce qu’il attendait avec envie. Et de déboucher sur des idées illusoires provoquant les fantasmes les plus troublants.
Le ton adopté dans ce film est une nouvelle fois la comédie, mais dans un registre très différent de son premier long-métrage. Plus fine et moins écrite, elle explose à l’image alors qu’elle excellait davantage dans les dialogues pour « J’ai tué ma mère ». Une preuve irréfutable de maturité cinématographique pour Dolan, ce qui frise le génie quand on constate qu’il gagne en grandeur à l’âge de 21 ans !
Avec ses minis interviews, sa direction artistique, ses choix musicaux, Anne Dorval en guest-star, ses références à Cocteau, Wong Kar Waï, Almodovar… le film accumule les bonnes idées. On pourra tout juste regretter qu’il use et abuse des plans au ralenti de ces trois personnages à différents moments du film (à la "In the mood for love").
Toutefois, force est de constater que Xavier Dolan a réussi le plus dur pour un jeune cinéaste : prouver que la réussite de son premier film n’était pas due au hasard. Le surdoué du cinéma québécois confirme tout le talent qu’on pouvait lui prêter. Et comme on dit "jamais deux sans trois", on se donne rendez-vous l’année prochaine, à Cannes, pour, pourquoi pas, son nouveau film… en compétition officielle cette fois-ci ?
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