© 20th Century Fox France
Après une expérience virant au drame, quatre jeunes se retrouvent dotés de facultés extraordinaires. Devant désormais apprendre à vivre avec ces capacités hors-du-commun, la bande va devoir affronter un ennemi bien décidé à faire disparaître notre planète dans un trou noir…
Les 4 Fantastiques font partie de ces supers héros échappés du studio Marvel, conséquence d’une époque où ces êtres extraordinaires n’étaient plus à la mode et où l’entreprise vendait ainsi les droits de ses licences pour une poignée de dollars. Chaperonnée par la FOX, cette nouvelle adaptation devait réussir à développer un nouvel arc narratif tout en respectant le cahier des charges de l’origin story, soit revenir au mythe fondateur tout en injectant suffisamment d’éléments originaux pour donner un nouveau souffle à la saga. Et l’opération s’avérait des plus délicates, d’autant plus lorsqu’on regarde (de très loin, car sinon ça pique les yeux) les précédents essais visant à raconter les aventures d’un homme élastique, d’un bibendum de cailloux, d’une femme invisible et d’une torche humaine.
Pour parvenir à inverser la malédiction et éviter le nanar, la production n’avait pas lésiné sur les moyens, avec un budget important et un casting des plus alléchants : Jamie Bell - l’éternel Billy Elliot- , Kate Mara - révélation de "House of Cards"- , Michael B. Jordan ("Fruitvale Station" et "Friday Night Lights") et Miles Teller qui a récemment crevé l’écran avec "Whiplash". Soit un casting quatre étoiles misant sur une génération de jeunes comédiens ayant déjà fait leurs preuves et attiré les foules. Et histoire de rester dans la même dynamique, c’est Josh Trank, l’homme derrière "Chronicles" qui allait réaliser ce métrage. Toutes les conditions étaient ainsi réunies pour nous offrir une œuvre pop et moderne, avec la promesse de dépoussiérer le film de super-héros comme avait su le faire le cinéaste sur son précédent projet.
Malheureusement, tous nos espoirs vont vite être balayés, le film étant plus digne d’une série B des années 90 que d’un Marvel de notre époque. Le principal problème, outre son rythme nonchalant, est que le métrage ne parvient jamais à trouver son équilibre, titubant entre une présentation des protagonistes interminable et une intrigue sur le grand méchant tellement secondaire qu’elle en devient ridicule. Et c’est bien là que le bât blesse. Car durant cette première partie, les scènes superflues et stériles se multiplient, usant de discours paternalistes trop patriotiques et alarmistes au lieu d’insister sur la crise existentielle que déclenchent ces nouveaux pouvoirs pour quatre jeunes un peu paumés. Ne parlons même pas de l’apparition du Docteur Fatalis, ennemi juré du groupe, dont le sort est réglé en quatre minutes, montre en main. Entre comédie et teenage movie, le spectaculaire a complètement été négligé, en dépit de grands coups d’effets spéciaux.
Avec des situations grotesques et un adversaire aussi ridicule, il était malheureusement presque impossible de réussir un bon film d’action, malgré le second degré et des acteurs talentueux. On a ainsi la fâcheuse impression d’avoir assisté à un désastre inéluctable, tant personne n’a su s’emparer du matériau originel pour essayer de le moderniser et d’exploiter les différences du comic. Malgré quelques bonnes idées, notamment quant à l’utilisation des facultés extraordinaires de chacun, cette seconde réalisation de Josh Trank demeure dramatiquement superficielle. Alors que durant 76 minutes, on n'a de cesse de nous rabâcher que l’union fait la force, on aurait aimé retrouver à l’écran une quelconque cohésion entre les personnages, leurs interactions insignifiantes et stéréotypées ne faisant en aucun cas avancer l’intrigue.
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