affiche film

© Arizona Films

LEÇONS D’HARMONIE

(Uroki Garmonii)


un film de Emir Baigazin

avec : Timur Aidarbekov, Aslan Anarbayev, Mukhtar Anadassov, Anelya Adilbekova, Beibitzhan Muslimov

Au collège, Aslan, 13 ans, est humilié par ses camarades lors de l'examen médical. Alors que la brimade se transforme en harcèlement (le chef des racketteurs locaux interdisant à tous les élèves d'avoir des contacts avec lui), il semble aussi développer un comportement étrange, qui s'exprime notamment envers les animaux. De son côté, un nouvel arrivant refuse de se faire racketter et se fait rouer de coups...


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Photo film

Une fable contemporaine et cruelle très réussie

Dure vie que celle des adolescents kazakhs, si l'on en croit le scénario de "Leçons d’harmonie", prix de la contribution artistique au Festival de Berlin 2013 (pour le cadrage), qui décrit l'infiltration de bandes organisées dans les écoles, et dépeint la violence comme seul moyen de contact entre les hommes. Le film débutait pourtant de manière naturaliste, décrivant la vie d’un gamin auprès de sa grand-mère, avec des tâches récurrentes comme l'abattage du mouton ; il se concentre finalement sur les différentes relations de forces entre adolescents.

Montrant que ceux-ci ne font que reproduire les codes de comportement adultes, il passe à la loupe ce microcosme aussi passionnant qu’inquiétant, dans lequel il ne fait pas bon vivre, pour les souffre-douleur, ni pour ceux qui n’acceptent pas les règles imposées par les plus forts. Entre corps enseignant aveugle, gangs introduits, prisonniers et flics tortionnaires, "Leçons d’harmonie" se positionne comme un drame social et culturel, montrant comment la souffrance peut engendrer la violence et comment un système où les adultes sont irresponsables peut briser l’innocence.

La notion de torture est omniprésente tout au long du métrage, des animaux que persécute le héros (des cafards qu’il s’amuse à attacher sur des mini-chaises), aux expériences avec l’électricité en cours de chimie, il n’y a qu’un pas vers des « jeux » grandeur nature avec sacs sur la tête pour vous étouffer et fouet. Dans ce monde cruel, l’un des garçons rêve de cette salle de jeu vidéo au doux nom de Happylon, où tout le monde est beau et sympathique, et où son père lui aurait ouvert un compte. Entre douces illusions et cruauté du monde réel, le film compose un beau et triste double portrait d’adolescents, à découvrir le cœur bien accroché.

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