© Gebeka Films
Un château, des jardins fleuris, une forêt menaçante, voilà le Tableau qu’un Peintre, pour des raisons mystérieuses, a laissé inachevé. Dans ce tableau vivent trois sortes de personnages : les Toupins qui sont entièrement peints, les Pafinis auxquels il manque quelques couleurs et les Reufs qui ne sont que des esquisses…
À l’instar du récent "The Prodigies", le cinéma d’animation hexagonal accouche parfois de longs-métrages atypiques. C’est une nouvelle fois le cas avec ce "Tableau", quatrième film du réalisateur Jean-François Laguionie. Un talent rare, et d’autant plus précieux, qui avait déjà su séduire les spectateurs du "Château des singes" et de "L’Île de Black Mor", précédents opus du cinéaste.
En contant les aventures mouvementées de quatre protagonistes en recherche de leur créateur, Laguionie et son équipe font preuve d’une ambition formelle et thématique non négligeable. En mêlant une esthétique forte basée sur le mélange de divers courants picturaux, d’images de synthèse et de décors réels, à un récit allégorique de la lutte des classes, "Le Tableau" fait acte de didactisme, la naïveté apparente du récit étant finalement son seul véritable défaut.
Beau à en frémir lorsque les couleurs éclatantes envahissent l’écran, mais aussi parfois sombre et mélancolique (les personnages des différents Tableaux du Peintre), "Le Tableau" n’oublie jamais ses personnages et leur quête, jusqu’à une ultime scène en forme d’hommage sublime à l’acte créateur. Un joli essai, et la preuve que le cinéma d’animation français ne gagnera rien à singer les américains ou les asiatiques, encore maîtres en la matière.
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