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Steve Lopez est dans une impasse. Le journal pour lequel il travaille est en pleine crise, son mariage est un échec, et le temps où il aimait son métier de journaliste est bien loin. Et puis un jour, dans la rue, il entend de la musique. Un étrange vagabond, Nathaniel Ayers, joue de toute son âme, et même si son violon n'a que deux cordes, une émotion unique surgit...
En laissant de côté les drames costumés qui ont forgé son talent, Joe Wright, cinéaste d’inspiration classique, prend le risque du renouvellement. Délaissant le romanesque fictionnel de ses premiers films, il s’attaque ici à une comédie dramatique contemporaine, une « histoire vraie » que l’on imagine peu en accord avec le souffle intimiste de sa mise en image épique et audacieuse. Mais Joe Wright est un malin et, bien conscient que ses référents habituels (David Lean, le tandem Michael Powell/Emeric Pressburger) ne lui seront ici d’aucune utilité, il se tourne vers les maîtres du moralisme optimiste, le grand Frank Capra en tête.
Tout entier au service de ses deux protagonistes, "le Soliste" parle d’une amitié en devenir, de solitude urbaine et d’aliénation sociale. Trois thématiques bien distinctes que le cinéaste, en parfait formaliste, traite avec une sincérité rafraîchissante. Presque toujours à hauteur d’hommes, la caméra de Joe Wright traduit avec justesse et classicisme les interrogations morales du personnage de Robert Downey Jr. et les expériences schizophréniques de Jamie Foxx. Jamais en avance sur eux, les accompagnant dans cette aventure humaine en apparence si banale, elle adopte un rythme nonchalant. Jamais racoleur lorsqu’il s’insinue dans le quotidien des déshérités de Los Angeles, "Le Soliste" ne résout rien de son histoire, mais rappelle avec simplicité que parfois, et quoi qu’il arrive, la vie vaut la peine d’être appréciée.
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