Un médecin spécialisé dans le traitement de la douleur, se fait tirer dessus par l'amant d'une de ses patientes, sur le point de mourir alors qu'elle n'en est qu'à 7 mois de grossesse...
Le point de départ d' "El mal ajeno" est simple, mais comme nous sommes dans un film espagnol, le tout flirte vite avec le fantastique, le médecin, grièvement blessé dans l'une des premières scènes, se réveillant sans une égratignure et semblant posséder d'étranges pouvoirs. Jouant sur les limites entre réalité et possible rêve, le réalisateur livre un film clinique, qui sous couvert d'un suspense divertissant, interroge la responsabilité des médecins, vis à vis de leurs patients, mais aussi de leurs proches. Et comme si nous étions dans un bon comics, "avec le pouvoir vient la responsabilité", notre héros sera donc nécessairement confronté à des choix, son supposé don pouvant avoir aussi des conséquences néfastes en contrepartie d'un bien qu'il ne devrait pas être capable de procurer.
Tout en suggestion, le nouveau film d'Eduardo Noriega ("Novo", "La méthode") séduit par son ambiance pesante, entre malades en phase terminale et couple en perdition, et par la capacité de son scénario à tirer de cela une certaine forme d'humour, pas toujours très délicat, mais efficace (ah les fouilles anales en famille, les piercing infectés, les jambes artificielles avec lesquelles on peut à nouveau écraser sa cigarette...). C'est cet humour assumé qui permet d'aborder souffrance et maladie de manière frontale et pour ainsi dire, non aseptisée. Les médecins insensibles et distants n'ont qu'à bien se tenir.
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