© Nour Films
John retourne vivre chez son père après un détour par la case prison. Mais personne n’a oublié son crime, et le jeune adolescent se retrouve plus seul que jamais. Subissant le rejet de ses camarades scolaires, il semble inévitable pour lui de devoir affronter son passé…
Ah la froideur nordique ! Pour son premier long métrage, Magnus von Horn s’inspire de cette tradition scandinave pour nous offrir un drame glaçant, clinique et austère, dans lequel aucune lueur d’espoir ne viendra éclaircir une noirceur sous-jacente. John est de retour dans sa petite bourgade après un séjour carcéral. Mais dans les esprits de cette communauté, le jeune garçon n’est jamais vraiment parti, personne ne pouvant oublier le crime commis. Dans une ambiance glaçante, le mystère entourant le passé de l’adolescent s’estompe progressivement jusqu’à nous révéler l’origine de ses maux et les raisons de son incarcération.
Car le suspens ne tourne pas autour de la prétendue culpabilité du protagoniste ou de l’acte dont il est responsable, mais plutôt sur la violence jusqu’à laquelle vont aboutir les représailles. Le thriller devient alors la chronique d’un rejet, d’un microcosme hostile dans lequel un adolescent ne peut pas trouver sa place. Entouré d’un père aimant mais dépassé et d’un frère qui se la joue rebelle, John va s’enfermer dans une spirale de haine et d’incompréhension. Ulrik Munther, plus connu pour ses talents musicaux et ses vidéos sur YouTube, est impressionnant de rage et d’authenticité dans le rôle-titre.
Néanmoins, si "Le Lendemain" cherche à discréditer une société suédoise où le paraître et les apparences sont plus importants que la résolution des problèmes, le film se perd dans des incohérences scénaristiques où le grotesque des situations finit par inhiber cette dimension pamphlétaire. En particulier, alors que la tension et l’atmosphère anxiogène avaient teinté ce récit d’abandon d’une couche angoissante, le final attendu et presque débile laisse une sensation désagréable, celle d’une trame narrative mal maîtrisée qui ne trouvera jamais l’épilogue mérité. On essaiera davantage alors de retenir les quelques fulgurances d’un long-métrage bancal que le cruel manque de cohérence de l’ensemble.
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