affiche film

© Warner Bros. France

LE HOBBIT : UN VOYAGE INATTENDU

(The Hobbit: An Unexpected Journey)


un film de Peter Jackson

avec : Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage, Ken Stott, James Nesbitt, Andy Serkis…

Retour en Terre du Milieu pour suivre les aventures du Hobbit Bilbon Sacquet et de ses compagnons nains, en route vers la Montagne Solitaire…


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Photo film

L’aventure , c'est l'aventure

Voilà presque dix ans que Frodon et ses compagnons ont fini leur quête, dix ans à visionner, encore et encore, les images de ce monumental chef-d’œuvre qu’est la trilogie de Peter Jackson. Dix ans à fantasmer une éventuelle adaptation du roman The Hobbit, récit d’aventure enfantin pouvant servir de prologue au "Seigneur des anneaux". Et voilà qu’en cette date magique du 12/12/12, le cinéaste néo-zélandais nous invite à nouveau en Terre du Milieu, à nouveau sur les traces d’un semi-homme courageux, à nouveau en quête d’aventure.

Ayant repris le flambeau de la réalisation de cette nouvelle trilogie après la défection du très doué Guillermo Del Toro, Peter Jackson se devait d’inscrire ce récit inaugural dans la tradition des précédents chapitres, sans perdre de vue qu’il se déroule près de soixante ans avant la guerre de l’anneau. Ce faisant, il reprend la structure de "La Communauté de l’anneau", pour y appliquer un traitement légèrement différent, tant sur la forme que sur le fond. Départ de la Comté, rencontre avec Elrond (et même Galadriel) à Fondcombe, découverte de l’anneau dans les cavernes de Gollum… Tout, ou presque, rappelle le premier volet de la première trilogie. Mais là où le talent de Jackson se fait éclatant, c’est dans la manière qu’il a de revisité des idées, lieux ou personnages connus sous le prisme de l’antériorité chronologique. C’est ainsi avec un vrai regard ébahi que l’on (re)découvre la Comté, la demeure d’Elrond, la beauté de la reine elfique ou les féroces Orques. L’effet est des plus efficace, et, allié à la sublime partition de Howard Shore, nous propulse presque immédiatement dans cet univers que l’on connait pourtant si bien.

Mais loin de ce contenter de recycler ses précédents efforts, le cinéaste et son équipe n’en oublient jamais qu’ils nous racontent une autre histoire, bien qu’écrite assez similairement. Point de Seigneur du mal rêvant de dominer le monde dans ce conte merveilleux aux accents plus légers, mais une bande de nains pittoresques et courageux cherchant à reprendre possession de leur territoire, envahi par la plus terrible des engeances… Un récit plus intimiste que véritablement épique, tout du moins pour ce premier chapitre, et qui correspond parfaitement aux personnages et à leur histoire. Parsemé d’un humour particulièrement savoureux, "Un voyage inattendu" s’attache ainsi aux basques d’un Bilbon rajeuni et de ses compagnons, de truculents nains aussi différents que complémentaires. Une manière de déjouer les attentes d’un public habitué à l’éclectisme des trois premiers films (Hobbits, nains, elfes, humains, magiciens…), tout en créant des caractères touchants immédiatement identifiables. Il en va ainsi du personnage le plus charismatique du film, véritable héros de légende comme la Fantasy aime à en créer : le roi nain Thorïn Ecu-de-Chêne, iconisé avec jubilation par un réalisateur visiblement amoureux.

Certes, dans sa narration limpide, et parfois peu originale, ce chapitre d’introduction laisse un léger sentiment de déjà-vu, sentiment vite balayé par la beauté des images proposées et le talent inouï de Jackson pour livrer de saisissants morceaux de bravoure (la folle cavalcade de Radagast et son traineau de lapins, le combat titanesque des géants de pierre, la fuite du royaume souterrain des gobelins) et d’intenses moments d’émotions (la chanson de la Montagne Solitaire entonnée par les nains chez Bilbon…). Un sens de l’aventure dans ce qu’elle a de plus noble et de plus exaltant, qui transpire de chaque photogramme, de chaque cadrage, de chaque réplique, preuve si besoin en était de l’amour incommensurable que Peter Jackson éprouve pour cet univers et les personnages qui le peuplent. Un amour qu’il fait partager aux spectateurs avec jubilation, jusqu’à une image finale annonciatrice de moult merveilles. Ne réveillez pas le dragon qui dort…

PS : un petit mot pour évoquer la projection du film en 48 images/seconde et en 3D. Si un léger temps d’adaptation est nécessaire à l’œil pour s’acclimater au nouveau format (petit sentiment d’accéléré), on en vient rapidement à ne plus y faire attention, tant le rendu est magnifique, plus fluide et donnant aux nombreux effets-spéciaux une sensation de réalisme assez surprenante, en plus d’une 3D pensée avec goût (profondeur et jaillissements sont de rigueur). Du travail de pionnier qui laisse augurer du très bon pour l’avenir !

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