© Warner Bros. France
Cherchant vengeance, le dragon Smaug se dirige en direction de Lac-Ville pour mettre la ville à feu et à sang. Elfes et nains qui y étaient encore vont chercher à échapper au brasier, aidés par un humain, Bard, bien décidé à combattre le dragon jusqu'à la mort. Depuis la Montagne solitaire, les Nains, observent l'attaque de loin, et veillent sur leur trésor, récemment reconquis...
Voilà enfin qu'arrive la conclusion (définitive?) de l'adaptation des récits de J.R.R. Tolkien par le néo-zélandais virtuose. Une conclusion, celle de la trilogie du "Hobbit", mais également le troisième chapitre d'une longue saga, comme le montre assez bien la dernière scène, emmenant le spectateur directement au début du "Seigneur des anneaux : la Communauté de l'anneau". Mais auparavant, il aura fallu à Jackson et son équipe clôturer les événements de "La Désolation de Smaug", et tenir les promesses d'une très attendue "Bataille des cinq armées". Promesses tenues ? Oui... et non, car malgré ses qualités innombrables, c'est parfois un sentiment de frustration qui nous étreint durant la projection.
Frustration, car à de nombreuses reprises, grande est l'impression d'assister à des scènes auxquelles il manque des morceaux. Avec ses 2h24, ce troisième volet est le plus court de la trilogie, et l'on peut se dire que certaines scènes absentes auraient pu y figurer. Quid, donc, de l'homme-ours Beorn (déjà sacrifié dans le montage cinéma du second opus), dont l'apparition est pourtant des plus hallucinantes ? Quid de ces bouquetins sur lesquels montent quatre de nos amis nains et qui semblent sortir de nulle part ? Quid de l'un des moments les plus marquants de cette fin de conte, funérailles d'un protagoniste aussi important ? Quid, enfin, du destin d'autres personnages, comme la sublime Elfe amoureuse campée par une Evangeline Lilly qui semble née pour ce rôle ? Il y a fort à parier que l'inévitable version longue, à venir en vidéo en fin d'année prochaine, corrige ces menus défauts, mais il faut bien avouer que pour la première fois en six films, les coupes se remarquent, bien trop pour ne pas gâcher quelque peu le plaisir de la vision d'un film qui, ces réserves mises à part, reste tout de même l'un des morceaux de cinéma les plus incroyables vus sur grand écran depuis... "La Désolation de Smaug" il y a tout juste un ans.
On avait laissé nos héros désolés, responsables malgré eux du réveil d'une créature destructrice blessée dans son orgueil. L'ouverture de la "Bataille des cinq armées" voit donc Smaug se déchaîner comme jamais sur la pauvre cité de Lac-ville, avant de succomber face au charismatique Bard (Luke Evans, parfait). C'est bien là l'événement qui mettra en branle la guerre à venir, laquelle prendra place sur la quasi-totalité de la seconde partie du film, gigantesque bataille ne devant rien à l'assaut de Minas Tirith du "Retour du Roi". Fidèle à son style virtuose et expressif, Jackson se permet des morceaux de bravoure inouïs (Saroumane et Elrond affrontant les Nazgul à Dol Guldur ; l'arrivée de l'armée des Nains et leur leader, le rouquin Daïn et son marteau de guerre), culminant dans un duel sublime, sur une rivière gelée, entre Azog l'Orque pâle et Thorin Ecu-de-chêne, qui viendra clore dans les larmes et le sang une quête autant intime qu'épique.
Se permettant une émotion qui faisait jusque là défaut à la trilogie, au travers de la romance touchante entre l'Elfe Thoriel et le Nain Kili, ou de subtils renvois aux aventures à venir dans "Le Seigneur des anneaux" (Galadriel affrontant Sauron, Legolas chargé de retrouver la trace d'un dénommé Grands-Pas) Jackson conduit donc son conte « enfantin » jusqu'à sa conclusion, certes abrupte (en attendant la version longue), mais en tout point logique pour qui a suivi, depuis maintenant 13 ans, la saga de la Terre du Milieu. Voilà. C'est fini. C'était bien. Et comme le chante Billy Boyd durant le générique de fin : « I bid you all a very fond farewell ».
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