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Un écrivain rencontre un homme mystérieux et, en acceptant de travailler pour lui, se retrouve mêlé à une affaire politique qui le dépasse et qui va bientôt mettre sa vie en danger…
Si, pour le réalisateur Nicolas Pariser, le polar à la française s’apprivoise comme un jeu, ce n’est pas du côté de Cluedo qu’il faut regarder mais plutôt du côté des échecs : son film se lance davantage dans une partie où l’humour est totalement absent, avec son ambiance froide et sérieuse, son vieux côté rétro et ses stratégies compliquées à comprendre. Certes, le polar n’est pas réputé pour détendre les zygomatiques, il est plutôt du genre à nous foutre les neurones en ébullition et à mettre nos nerfs à vif. Mais "Le Grand jeu" n’arrive qu’à nous ennuyer de sa première à sa dernière scène.
Évoquant librement l’affaire de Tarnac, "Le Grand jeu" s’enfonce dans les méandres d’un scénario qui voudrait traiter des machinations politico-judiciaires où complotistes et manipulateurs jouent à qui perd gagne. Les adversaires qui s’affrontent sont nébuleux, les stratégies déployées sont troubles et, à ne rien expliquer, le film fait du surplace et entraîne le spectateur dans une partie de cartes aux règles incompréhensibles. À la réflexion initiale qui tentait de s’engager, c’est l’agacement qui prend le dessus puis l’ennui et l’indifférence de savoir comment cette histoire sans intérêt aboutira.
Les personnages sont creux et insipides. À l’image du manteau marronnasse de Melvil Poupaud, on les dirait tout droit sortis d’un téléfilm des années 80 pour ne pas dire d’une série allemande à la Derrick ou Le Renard. Dussolier nous sert encore et toujours son air interrogatif et suffisant. Melvil Poupaud est à la peine avec son personnage de fugitif du pauvre. Et Clémence Poésy est aussi chaleureuse qu’un glaçon au Groënland. Entre une histoire opaque et des personnages transparents, "Le Grand jeu" gagne sur tous les mauvais terrains. Finalement, Nicolas Pariser aura poussé à l’extrême le concept d’échecs, puisque son film en est clairement un.
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