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Nous sommes dans les années 50 aux États-Unis. Ray Kroc est alors représentant de commerce et passe son temps sur la route à démarcher des drive-in pour leur vendre des machines à milk-shakes, sans grand succès. Mais un jour, une commande l'emmène à San Bernardino, en Californie, où il découvre le restaurant des frères McDonald. Pour Ray, l'occasion est trop belle ! Un concept pareil, il faut le franchiser et en faire un empire…
C'est un film intéressant que nous propose John Lee Hancock, d'autant qu'en France, la success-story du fondateur de l'empire McDonald est mal connue. Un bon biopic tient souvent à la crédibilité de ses acteurs, compte tenu du fait qu'ils incarnent de vraies personnes avec leurs convictions, leurs tics, leur manière de s'exprimer... Etc. Etc. Dans Le Fondateur, il est assez difficile de juger de la qualité de l'interprétation de Michael Keaton, étant donné qu'on connaît assez mal, voire pas du tout, le personnage qu'il incarne. En revanche, on peut souligner la performance de Keaton pour le "glissement" progressif du personnage de Ray Kroc.
En effet, au début du film, c'est un looser ambitieux qui découvre par hasard la poule aux œufs d'or que va devenir McDonald. Suscitant d'abord l'empathie par son côté pathétique, Kroc devient, à mesure que son succès augmente, de plus en plus dur et antipathique, tout en conservant le côté séducteur lié à son job de businessman. Un glissement très bien interprété par Michael Keaton qui confirme son statut d'acteur majeur à Hollywood.
C'est d'ailleurs ce glissement du personnage principal qui rend le film particulièrement intéressant. En effet, il semble que John Lee Hancock ait voulu se montrer assez neutre dans sa représentation de la personnalité de Kroc. Contrairement à d'autres biopics où les personnages sont présentés de façon un peu manichéenne, Le Fondateur parvient à nous faire ressentir l'ambivalence d'un homme devenu immensément riche grâce à un nom et à un concept qui ne sont pas les siens. Partant d'une idée de partenariat relativement honnête, Kroc a fini, tel un Gordon Gekko du hamburger, par spolier complètement les deux frères McDonald, ne leur laissant que les miettes d'un empire qui porte leur nom. Les deux frères, campés par Nick Offerman et John Carroll Lynch, tout comme la femme de Ray Kroc, interprétée par Laura Dern, apportent d'ailleurs une indispensable part d'humanité dans ce film traitant de l'impitoyable monde des affaires. C'est l'élément qui permet au réalisateur de créer l'émotion indispensable à la réussite du film.
Globalement, Le Fondateur est un bon biopic. Et pour cause, John Lee Hancock est un habitué, pour ne pas dire un expert de ce genre de cinéma. Avant Le Fondateur, il avait réalisé Dans l'ombre de Mary: La promesse de Walt Disney (biopic, 2013), The Blind Side (biopic, 2009) et Alamo (drame historique, 2004). Le Fondateur est donc un sans-faute pour son réalisateur, même si on regrettera le manque de recherche et d'inventivité sur le plan purement cinématographique.
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