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Bruno Davert, cadre supérieur dans le domaine du papier, perd son emploi à la suite d’une restructuration de son entreprise. Malgré son savoir-faire reconnu et ses diplômes, il est toujours au chômage 2 ans plus tard et les conséquences secondaires se font ressentir : sa famille commence à s’effriter... Désespéré, il se persuade alors qu’il n’y a plus qu’une solution : exterminer les autres bons candidats sur le "marché" ainsi que Machefer, l’homme fort de l’entreprise Arcadia…
A priori, José Garcia dans un film de Costa-Gavras, cela peut paraître surprenant et on pouvait s’attendre au pire. Mais la surprise est presque aussi agréable que Jim Carrey dans "Eternal Sunshine" ou Adam Sandler dans "Punch-drunk Love" : on peut se rendre enfin compte de tout le vrai talent de tragédien qu’on pouvait déjà soupçonner chez Garcia ! Cela ne l’empêche pas de disséminer ça et là quelques petites touches d’humour, plus subtiles qu’à son habitude, souvent ironiques ou sarcastiques, qui apportent au film une légèreté relative.
Car c’est bien là le côté nouveau pour un Costa-Gavras : même s’il s’en donne à cœur joie pour dénoncer des dysfonctionnements de la société contemporaine, le réalisateur s’engage dans un chemin pas toujours noir, mais loin d’être rose non plus. Conséquence : le message passe d’autant mieux que le spectateur peux s’identifier à un personnage plutôt normal malgré ses côtés légèrement caricaturaux, et qui oscille entre une noirceur couleur déprime et une volonté de vivre communicative.
Le résultat est finalement surprenant car on s’attache à une histoire en grande partie surréaliste et pourtant paradoxalement sincère et humaine. La "faute" notamment à des rôles secondaires très travaillés et touchants (Ulrich Tukur bouleversant, Olivier Gourmet une nouvelle fois tellement authentique, la jeune Christa Theret attendrissante…), à une réalisation sobre mais efficace (parfois quasi documentaire) et à des répliques succulentes et pleines de vérités bonnes à dire.
Malgré tout cela, on ne pourrait néanmoins crier au chef-d’œuvre. On peut par exemple regretter cette construction lourde et aguichante du début à base de flash-backs et de voix off (heureusement abandonnée par la suite) ou quelques séquences où Garcia pousse quand même le bouchon un peu trop loin.
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