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En 1979, le grand chef d’orchestre Andreï Filipov est évincé du théâtre du Bolchoï pour avoir soutenu ses musiciens juifs. 30 ans plus tard, il est toujours salarié de l’illustre institution… mais comme homme de ménage. Un jour, il intercepte un fax du théâtre du Châtelet offrant à l’orchestre actuel de faire une représentation à Paris. Il décide alors de répondre clandestinement en son nom, afin de revenir avec ses musiciens sur le devant de la scène et d'interpréter Tchaïkovsky dans la prestigieuse salle française...
Un concerto de Mozart, le théâtre du Bolchoï et… un chef d’orchestre déchu dont la baguette s’est transformée en plumeau ! Voilà le point de départ d’une comédie prometteuse. A la manière de “Full Monty” ou des “Virtuoses” le personnage principal essaye de se sortir d’une situation précaire en tentant l’impossible. Comme dans ces comédies anglaises, il se bat pour motiver ses camarades et les convaincre de mener l’aventure avec lui. Les premières scènes du film à Moscou sont délicieuses, le rythme est enlevé et les situations pittoresques. Chaque personnage est des plus attachants, à commencer par la femme d’Andreï, une reine de la débrouille qui recrute des figurants pour peupler manifs et mariages.
Malheureusement le film dérape par moment dans un humour burlesque nettement moins contrôlé. Les clichés se succèdent et tout le monde en prend pour son grade : les juifs, les communistes, les gitans et surtout les Russes qui, une fois arrivés à Paris, se transforment en une horde de barbares ingérables assoiffés de vodka. Un humour téléphoné qui se rapproche plus des comédies françaises des années 70 que d’un film de Kusturica.
En parallèle, quelques flash-backs révèlent une intrigue attachante dont le secret sera dévoilé lors d’une scène finale magistrale. Douze minutes de grand cinéma où l’on se laisse totalement emporter par la musique de Tchaïkovsky. Certes, on peut regretter que celle-ci soit parasitée par quelques gags un peu légers, néanmoins l’émotion est là. En véritable virtuose, Radu Mihaileanu construit crescendo l’apogée de son histoire par une suite de champs / contrechamps magnifiquement orchestrés. Quel dommage que le réalisateur se soit obstiné à faire de son film une comédie et ne se soit pas laisser aller à son plus grand talent, celui de sublimer les émotions.
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