D'insuffisants délires

En visionnant le début du « Chihuahua de Beverley hills » certains ne manqueront pas de se remémorer « Lincroyable voyage », film parmi les premiers à utiliser un doublage des animaux, ceci dès 1992. Et si le « Chihuahua » empreinte tout d'abord les chemins du kitch ridicule (qui amuse environ 2mn) avec chien-chiens snobs habillés et pourvus de lunettes de soleil, reproduisant de puants clichés sociaux, notamment dans les rapports maîtres / servants entre blancs et latinos, le film lui aussi ne tarde pas à se transformer en road movie.

Et l'histoire prend un peu plus de piment au contact de personnages secondaires attachants, et en jouant à la fois des codes du film policier, voire du western. D'autant que comme Valérie Lemercier dans « L'incroyable voyage », certaines stars se prêtent au jeu, donnant à leur personnage une touche plutôt amusante. Il en est ainsi de Jamel Debouzze, qui interprète ici un rat roublard, acoquiné avec un iguane. Au fil du récit, les délires d'accumulent, et trouvent leur paroxisme dans la scène de révolte de chihuahuas endoctrinés par un gourou ancestral (« No mas » !), protestant contre les humains qui font d'eux des objets.

Un film qui reste donc à prendre au dixième degré et qui mérite un visionnement en anglais, pour mieux profiter des nombreuses allusions linguistiques entre américain et espagnol. Malheureusement, le scénario et les humains restent en permanence dans le cliché, charriant au passage un semblant de message sur la lutte des classes, aussi basique que peu convaincant.