© Tadrart Films
Une fille de maîtresse d'école désespère d'attirer l'attention d'un jeune juge, déjà fiancé à une belle femme, plantureuse, à jupe courte. Mais de son côté un officier de police ventripotent la convoite également...
Youssef Chahine fait décidément dans les films de plus en plus schématiques. Si on lui reconnaît sans problème une dimension et un discours politiques, ici concernant la corruption policière, on a de plus en plus de mal à trouver ses histoires crédibles. Car dans le fond, son méchant sergent, s'il nous conte son passé difficile dans une jolie scène, est globalement et grossièrement laid, vulgaire et vile: il use de tout, chantage, menaces, photomontages, sortilèges, enlèvements, séquestrations... pour parvenir à ses fins. Pas de quoi s'attacher, donc, pour le spectateur, qui prendra forcément fait et cause pour les deux tourtereaux aux amours contrariés.
Mais surtout, Chahine nous conte une histoire abracadabrante, indigne du plus mauvais des épisodes de « Dynasty ». L'enlèvement en public qui passe pour une querelle, la robe déjà sèche de l'héroïne après avoir sauté à l'eau, la confection du portrait robot, les agissements solitaires du juge et de la victime, l'inaction des policiers autour du sergent qu'ils sont sensés arrêter, tout sonne absolument et désespérément faux ! Ajoutez à cela des incrustations pathétiques lors des déplacements en voiture, bateau, ou moto, et l'utilisation hasardeuse d'images d'archives, et vous aurez une idée d'un désastre que l'on ne pardonnerait pas au premier jeune réalisateur venu. Alors pourquoi faire une exception ici avec un metteur en scène aussi chevronné?
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