Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir...

Grand prix du '7ème panorama du cinéma européen' de Meyzieu, 'Le bonheur d'Emma' est une sorte de conte aux accents suréalistes, sur un espoir de bonheur qui peut arriver à tout instant, même dans les pires moments, quelques temps avant une mort annoncée. Le film s'ouvre sur les agissements d'Emma, jeune femme enjouée mais solitaire, qui promet à ses cochons qu'ils ne souffriront pas alors même qu'elle les égorges lors de jeux affectueux assez louches. La scène, morbide, est pourtant diablement jolie et touchante. Et c'est sur ce genre de constrastes que joue en permanence le scénario du film, opposant les comportements instinctifs les plus bas à des lueurs de générosité inattendues.

On se délecte donc de cette relation entre ce fuyard désespéré et cette jeune femme qui voudrait bien utiliser l'argent qu'elle lui a volé pour sauver sa ferme, au bord de la faillite. Le scénario nous offre également quelques personnages secondaires savoureux, comme le flic amoureux qui met parfois sa casquette pour symboliser l'ordre quand il fait une visite 'officielle' à Emma. Sa candeur et ses maladresses, irritantes au début, finissent par être touchantes. Mais derrière l'humour couve en permanence le drame. La réalisatrice lui laisse prendre peu à peu le dessus, par à coups successifs, jusqu'au final, bouleversant. Et dans un sanglot, on se dit alors qui tout le monde voudrait mourir comme cela.