©Sony Pictures Classic
Un jeune médecin (Christian Bale) déménage à Los Angeles, dans le quartier de Laurel Canyon, avec son épouse thésarde (Kate Beckinsale). Tous deux doivent s'installer dans la maison de la mère du jeune homme, productrice de disques de rock. Quelle n'est pas leur surprise en arrivant, de trouver la mère, encore sur les lieux, en compagnie du groupe qu'elle produit, et du chanteur, avec lequel elle a une liaison…
Sortie en DVD le 16 juin 2004
Lisa Cholodenko, déjà réalisatrice de High Art, film lancinant, au pouvoir fortement érotique, récidive avec Laurel Canyon dans le genre ambiance feutrée sous laquelle point la chaleur des corps et du désir. Ici, exit l'homosexualité féminine, place à l'ambivalence et à un duo de couples qui a du mal à se définir des repères, l'un par rapport à l'autre, tout comme dans la société. Et c'est surtout à un éveil à la sensualité et à l'épicurisme qu'on assiste de la part du personnage de Kate Beckinsale. Face à elle, Frances Mac Dermond n'a jamais été aussi féminine et imposante. Elle joue une mère qui n'a jamais su se donner de limites, et donc encore moins en inculquer à son fils.
Ce fils, c'est l'excellent Christian Bale qui l'incarne, après son rôle musclé d'American Psycho, en homme formaté et coincé, qui s'est construit en opposition au je m'en foutisme de sa mère. Enfin, pour compléter le quatuor, signalons la performance d'Alessandro Nivola (Peines d'amour perdues, Jurassic Park 3), tout en douceur et en sourire charmeur, incarnant la sensualité en diable. Laurel Canyon est un film symbole d'une époque hippie quasi disparue, dont les réminiscences sont de nos jours plus destructrices, dans ce monde où les conventions sont redevenues à la mode. Une histoire qui a le mérite de faire la part des choses, et de revenir au réalisme. Oui, mais avec splendeur et chaleur.
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