© Memento Films
Aux abords d'une communauté fermée mexicaine, un soir d'orage, un panneau publicitaire s'effondre sur le mur d'enceinte. Trois jeunes des quartiers pauvres en profitent pour entrer dans les lieux. Surpris dans une maison, la situation dégénère lorsque les vigiles et les voisins s'en mêlent...
Véritable choc et prix de la meilleure première oeuvre au festival de Venise 2007, « La zona » est un film mexicain aussi passionnant qu'efficace, qui aurait certainement mérité de figurer en compétition. Témoignage terrifiant sur les différences de niveaux de vie au coeur des grandes villes mexicaines, il met en scène une communauté fermée, phénomène que l'on commence à connaître en France, où les plus riches tentent de protéger leurs avantages et de recréer de véritables lieux de vie, loin des bidonvilles. L'intelligence du scénario est de mêler à un constat social imparable, une bavure humaine qui permettra de stigmatiser les comportements individualistes dont relève la logique même de cette communauté.
Car au Mexique comme aux Etats Unis, ce genre de regroupements dispose de droits particuliers, notamment en matière de fiscalité mais aussi de gestion de leur propre sécurité. Une véritable guerre d'usure entre la police locale, les vigiles de la zona, ses responsables mais aussi les familles des disparus ou du dernier survivant et témoin, va s'ouvrir, générant un suspense insoutenable autour de la traque du dernier survivant et témoin. Mépris de l'humain, pressions psychologiques sur les dissidents d'une majorité encline à la violence, l'histoire captive autant qu'elle écoeure. Elle épingle également une paranoïa ambiante, ainsi que la corruption locale et les dérives de l'autodéfense.
Nerveuse, la caméra à l'épaule paraît fébrile à l'extérieur et plus calme à l'intérieur de cette zone « protégée ». Elle suit le périple de deux adolescents, l'un fuyard, l'autre fils inconscient d'un des plus influents membres de la communauté. Interrogeant la capacité de chacun à une auto détermination, et à un maintien de valeurs face à la pression d'un groupe, « La zona » est un premier film sous pression, à l'image volontairement poisseuse, dans lequel le danger est palpable en permanence. Une grande réussite à la fois politique et cinématographique.
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