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Steve Zissou (Bill Murray) est un pseudo-Cousteau sur le déclin. Alors que son ami et collaborateur a été dévoré par un "requin-jaguar" lors de sa dernière expédition, Steve décide de monter une suite à son film dans le but avoué de se venger en tuant le responsable ! C’est aussi ce moment que choisit le fils qu’il n’a jamais reconnu ni connu, pour apparaître pour la première fois dans sa vie…
Galerie de bras cassés et de personnages déjantés, le nouveau film de Wes Anderson verse de façon ouverte et complaisante dans une vision ridicule du monde, à travers une caricature à outrance. L’univers baroque de cet OVNI de la comédie américaine transpose les thèmes des expéditions Cousteau (voire des aventures de Jules Verne) sous des latitudes délurées et bariolées. La parodie documentaire ponctue ça et là de longs paragraphes où le temps ne semble plus exister. Car c’est bien une non-réalité qu’Anderson nous peint ici. L’excès de ses personnages n’a d’égal que leur attitude laconique et leur apparente absence de sentiments "normaux", les soupçons d’humanité classique étant souvent tournés en ridicule par une absence volontaire de crédibilité ou une exagération manifestement souhaitée.
L’attention particulièrement minutieuse portée aux détails (dans des décors plus ou moins léchés…) et la monstruosité souvent gentillette des personnages semble créer une sorte de Burtonitude colorée (la participation d’Henry Selick pour les effets spéciaux tend à confirmer cette impression) où le naturel part au galop à chaque fois qu’on s’en approche ! L’anarchie semble totale dans ce film où se côtoient pseudo-provocation, répliques succulentes et art de la dérision. Et pourtant… C’est sans doute cette anarchie qui pose problème : soit elle n’est pas poussée assez à fond (anarchie de façade car il existe bel et bien un scénario construit qui n’arrive pas à éviter tous les clichés), soit elle parasite le rythme du film qui a, du coup, tendance à se mordre la queue. Sans doute aussi la raison pour laquelle, malgré toutes les qualités du film (et la performance de son casting idéalement emmené par l’excellent Bill Murray) et le potentiel théorique de bons fous-rires, on aurait tendance à se dire que c’est plus amusant que drôle et qu’il manque cette étincelle indéfinissable qui aurait pu nous faire crier au grand film. Alors il faut peut-être se rendre à l’évidence qu’il y a comme un pétard mouillé dans la vie aquatique…
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