© Sony Picture Releasing France
Jake est un garçon perturbé depuis le décès de son père. Il ne cesse de faire des cauchemars autour d’une mystérieuse tour et d’un homme en noir. Ces rêves se font de plus en plus réalistes jusqu’à semer le doute dans l’esprit du gamin. Et si tout le monde estime qu’il doit suivre un traitement, les événements vont rapidement donner raison au jeune homme…
On ne compte plus les nombreuses adaptations d’œuvres de Stephen King (juste pour l’année 2017, on va pouvoir en recenser quatre : "La Tour sombre" donc, "Ça", "The Mist" et "Mr. Mercedes"). Réputée inadaptable, cette série de huit bouquins devait originellement connaître sa première version cinématographique en 2007 avec Ron Howard derrière la caméra, Hugh Jackman et Daniel Craig devant. Par la suite, le projet est passé entre de nombreuses mains jusqu’à arriver dans celles de Nikolaj Arcel notamment connu pour son métrage "Royal Affair" et son travail de scénariste sur la trilogie "Les Enquêtes du département V". Annoncé initialement comme une suite de la saga littéraire, le film est en réalité plus une sorte de résumé maladroit, en essayant d’en capturer l’essence tout en prenant des distances avec le matériau de base (ce qui s’avère rarement judicieux, en particulier concernant cette sous-intrigue new-yorkaise).
L’histoire est celle de Jake, un gamin dont les nuits sont marquées par d’étranges visions, celles d’un homme en noir et d’un pistolero s’affrontant à propos d’une immense tour qui maintiendrait l’équilibre entre les différents mondes de notre univers pour empêcher des forces démoniaques d’y pénétrer. Forcément, son entourage estime que son imagination débordante mérite un traitement psychologique. Sauf que le garçon n’avait rien inventé, et il va même se retrouver être l’élu, celui qui pourra sauver la galaxie ou alors la condamner à l’apocalypse. S’en suivront de nombreuses péripéties sans véritable intérêt, où les faiblesses scénaristiques sont comblées à grands coups d’effets numériques. Avec cette volonté obsessionnelle de simplification, le métrage se retrouve vite être un objet frustrant, où de nombreuses pistes ne seront jamais explorées au profit d’une intrigue principale peu enthousiasmante.
Car si l’enjeu global est la destruction entière de la Terre et des planètes voisines (oui, quand même), on ne ressentira que très peu d’empathie pour les personnages ni même un quelconque frisson quant à l’incertitude des événements à venir. La faute à un traitement bien trop prévisible et terriblement banal ainsi qu’à une dramaturgie bancale (chaque scène a un fort goût d’inabouti). Si les comédiens ne déméritent pas, même si Matthew McConaughey n’est pas loin de jouer sa propre caricature, "La Tour sombre" demeure un vulgaire blockbuster, sans âme et sans épaisseur, dont le seul but semble être d’installer les prémices d’une future saga. Dommage, car il y avait bien mieux à faire avec ce western fantastique…
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