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© EuropaCorp Distribution

LA SOURCE DES FEMMES


un film de Radu Mihaileanu

avec : Leïla Bekthi, Biyouna, Hafsia Herzi, Sabrina Ouazani…

Dans un petit village du Maroc, la coutume veut que les femmes, même enceintes, aillent chercher l’eau en haut de la montagne, même si cet effort leur cause de nombreuses fausse-couches. Quelques-unes d’entre elles décident alors de bousculer les traditions en entamant une grève du sexe auprès de leurs maris...


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Photo film

La révolte édulcorée des femmes

Nous l’avons souligné avec notre dossier, le combat de la femme était très présent dans la sélection du dernier festival de Cannes. « La Source des femmes » confronte le poids de la tradition à l’injustice de la condition féminine dans certaines contrées reculées du Maghreb.

Fort des succès de ses précédents films « Le Concert » et « Va, vis et deviens », Radu Mihaileanu s’attaque à l’hégémonie des hommes, dans les villages reculés, profitant de l’ignorance et du manque d’éducation de leurs femmes pour les dominer. Thème délicat à traiter, le réalisateur roumain manque malheureusement de finesse pour ne pas tomber dans le manichéisme maladroit.

Dans ce village aveuglé par la tradition, les hommes sont tous des brutes asservissant la femme à coups de versets coraniques. Toutes, sauf la belle Leïla qui est instruite et issue d’un autre village. Épaulée par Vieux Fusil, celle-ci va trouver le point faible des hommes : le sexe. Plus de câlins du soir, ni même du matin, tant que les hommes ne participeront pas au ravitaillement de l’eau, de la montagne jusqu’au village. S’alterne ensuite nombre de démonstrations sur l’hypocrisie et la fainéantise des hommes tandis que Radu Mihaileanu s’attarde sur les actes démontrant tout le courage et les efforts des femmes. Seul le mari de Leïla, pas totalement réfractaire aux revendications des femmes et soutenant ouvertement la sienne, échappe à ce clivage. Un temps seulement, jusqu’à ce que la situation s’envenime et que le poids de la tradition ne reprenne le dessus.

Malgré tout, « La Source des femmes » reste un bon moment à passer avec une pléthore de comédiennes attachantes comme Biyouna, Leïla Bekhti, Sabrina Ouazani ou encore Hafsia Herzi, qui délivrent toutes de belles performances tant chantées et dansées que lors de séquences de jeu plus classiques. De même, la légèreté fait parfois plaisir à voir, alors qu'à certains moments elle rend vraiment agaçant l’ensemble de ce combat. On trouve tout de même dans le film des esquisses de réalités plus difficiles que celles que Radu Mihaileanu veut bien nous montrer, comme les représailles de quelques maris envers leurs femmes qui refusent de se donner, mais celles-ci restent survolées et amputées de toute la tension qu’elles pourraient générer.

Au final, ce conte a tout d’un Walt Disney pour peu que la marque américaine s’intéresse au sort des femmes arabes. Chanté, dansé ou joué, le message est simple et matraqué deux heures durant : les femmes sont des êtres humains à part entière. Sauf que dans ce film, elles sont surtout réduites à l’état de symbole...


Second avis


Article rédigé dans le cadre du Partenariat
avec l' « atelier critique » du Lycée St Exupéry


« La source des femmes » nous permet ,dans un cadre chimérique et atemporel de nous interroger sur le rôle de la femme en général, et de la femme musulmane en particulier, dans le film, mais aussi dans la réalité. Un problème actuel, qui s'est illustré par le port de la burqa et le débat qui a suivi sur la liberté de la femme. Le film est donc porteur d'un message en faveur de la femme, sans être toutefois contre l'homme.

Cependant, le message qu'apporte le film n'est pas le seul point à mettre en évidence. En effet, on peut constater que Radu Mihaileanu s'est glissé avec talent dans une culture qui n'est pas la sienne et a réussi à intégrer cette atmosphère orientale digne des Milles et une nuits à son œuvre, ceci en partie grâce aux couleurs et au lieu de tournage, mais aussi grâce aux chants et aux danses présentés par les actrices, sans oublier une maîtrise de la langue qui tient de la poésie. En bref, « La source des femmes » est un film à voir.

Hajer Majed
Lycée St Exupéry

Lycée Saint Exupéry

22-08-2011

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