La vengeance est un plat qui se mange froid

« La sicilienne » est un énième film sur la mafia, certes, mais un film au scénario bien construit, sans un temps mort, avec de très bons acteurs, dont Gérard Jugnot dans le rôle du juge Borsellino, personnage acharné et humain. Mais aussi avec un très beau personnage de femme, la jeune Rita, qui a véritablement existé, ce qui rend le film particulièrement poignant.

A la différence de l’excellent « Gomorra », qui à l’instar d’un entomologiste disséquant ses insectes, décrivait la mafia sicilienne de l’extérieur, le réalisateur au contraire nous plonge ici au coeur de la mafia, à travers les yeux d’une petite fille, devenue adolescente, qui a idéalisé son père, et rédigé, à la demande de son frère, un journal minutieux sur les activités des gens de son village.

Il lui faudra longtemps pour comprendre que son père n’était pas le personnage « idéalisé » qu’elle en avait fait. Un film passionnant, qui ne laisse au spectateur aucun moment de répit.