affiche film

© Pathé Distribution

LA PROMESSE DE L’AUBE


un film de Éric Barbier

avec : Pierre Niney, Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdon, Jean-Pierre Darroussin


Nina est persuadĂ©e que son fils va rĂ©ussir. Plus exactement, elle ne le lui laisse pas le choix. Pas assez bon en musique, les peintres n’ayant jamais de succĂšs de leur vivant, le jeune Romain deviendra Ă©crivain. Et mĂȘme quand les temps seront difficiles, il pourra toujours compter sur l’amour indĂ©fectible de sa mĂšre



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Photo film

Charlotte Gainsbourg magistrale dans une adaptation raffinée et consciencieuse

Adapter un monument littĂ©raire tel que "La Promesse de l’aube" Ă©tait nĂ©cessairement une opĂ©ration casse-gueule. Car au-delĂ  du nombre d’annĂ©es couvertes par le bouquin et sa construction chronologique qui promettait un rĂ©sultat cinĂ©matographique trĂšs acadĂ©mique, l’Ɠuvre est une incroyable histoire d’amour maternel, sublimĂ©e par la prose dĂ©licate de Romain Gary. Difficile de retranscrire une telle Ă©motion en un peu plus de deux heures d’un film qui veut Ă©galement dessiner le portrait du jeune Ă©crivain.

Pour autant, Éric Barbier va essayer de relever ce pari, en choisissant d’ĂȘtre le plus fidĂšle possible au matĂ©riau originel. S’il est facile de lui reprocher le manque d’originalitĂ© et l’absence de prise de risque, il ne faudrait pas omettre de souligner la qualitĂ© et l’élĂ©gance de sa mise en scĂšne. Roman Kacew naĂźt et grandit Ă  Vilna. PĂšre absent, c’est sa mĂšre qui l’éduque et qui le pousse Ă  devenir le meilleur, Ă  rejoindre un jour la France, oĂč il sera riche et cĂ©lĂšbre, diplomate et homme de lettres. Et pour que son fils achĂšve sa destinĂ©e, Nina se dĂ©voue corps et Ăąme Ă  la rĂ©ussite de sa progĂ©niture.

Comme dans le roman, c’est avant tout cet amour au-delĂ  du raisonnable qui bouleverse. Charlotte Gainsbourg est parfaite dans ce rĂŽle de mĂšre ultra-possessive, dont les excĂšs prĂȘtent Ă  rire mais dont la sincĂ©ritĂ© Ă©branle, volant largement la vedette Ă  un Pierre Niney appliquĂ©. Retranscription sage, cette "Promesse de l’aube" manque d’un regard de rĂ©alisateur, d’un parti pris qui aurait pu transcender le verbe de Gary. Formellement abouti, le mĂ©trage a nĂ©anmoins le mĂ©rite d’assumer le romanesque de cette autobiographie parfois fantaisiste. Dommage qu’un souffle un peu plus acide et quelques aspĂ©ritĂ©s ne soient venus fissurer ce bel Ă©crin trop poli.

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