© Universal Pictures International France
Suite au dĂ©cĂšs de sa femme, Joshua, un fermier australien se dĂ©cide Ă quitter sa terre natale pour retrouver les dĂ©pouilles de ses fils, tuĂ©s quatre ans plus tĂŽt dans la terrible bataille des Dardanelles. Pour retrouver la paix intĂ©rieure et faire son deuil, lâhomme va devoir affronter de nombreux obstacles. Et alors que tout espoir semblait perdu, le paysan va recevoir lâaide inattendue dâun officier turcâŠ
Pour son premier passage derriĂšre la camĂ©ra, le cĂ©lĂšbre Russell Crowe a dĂ©cidĂ© de plonger au cĆur de la PremiĂšre guerre mondiale. Mais pour ce NĂ©o-zĂ©landais de souche, ce nâest pas sur des batailles dĂ©jĂ contĂ©es des centaines de fois que va se focaliser son objectif, mais sur la bataille des Dardanelles, Ă©galement connue sous le nom de la campagne de Gallipoli. Affrontement sanglant entre les troupes ocĂ©aniques de lâANZAC et lâEmpire Ottaman, cet Ă©pisode du conflit mondial est aujourdâhui considĂ©rĂ© comme un Ă©lĂ©ment fondateur de lâidentitĂ© australienne et nĂ©o-zĂ©landaise, et ainsi commĂ©morĂ© chaque annĂ©e dans ces pays.
Le nĂ©o-cinĂ©aste sâest ainsi emparĂ© de cette tragĂ©die historique par le prisme du destin dâun paysan australien qu'il interprĂšte lui-mĂȘme. Ses trois fils, partis Ă la guerre, ne revinrent jamais, plongeant leur mĂšre dans un deuil impossible qui la dĂ©truisit de jour en jour durant quatre annĂ©es, jusquâĂ la pousser au suicide. Suite Ă une promesse effectuĂ©e Ă celle-ci de ramener les dĂ©pouilles de leur progĂ©niture au pays, lâhomme se lance alors dans un pĂ©riple jusquâen Turquie, voyage aussi bien physique quâinitiatique. Car lĂ -bas, le fermier va voir ses idĂ©aux paternalistes et manichĂ©ens sâeffriter au fur et Ă mesure de sa dĂ©couverte dâune Europe en pleine agitation oĂč la frontiĂšre entre le bien et le mal nâa de cesse de se troubler.
Pour habiller ce drame de guerre, lâĂ©ternel Maximus du « Gladiator » de Ridley Scott a choisi de rendre hommage Ă ces grands films dâaventure des annĂ©es 90, avec son lot de secrets et dâamours impossibles, rajoutant mĂȘme une tempĂȘte de sable ou des chevauchĂ©es Ă©questres pour le cĂŽtĂ© exotique. Malheureusement, le classicisme de lâĆuvre condamne cette Ă©popĂ©e Ă une succession de sĂ©quences terriblement banales, lorsquâelles ne sonnent pas simplement faux. Car au lieu de se contenter du parcours de cet homme Ă la recherche des cadavres de ses fils pour retrouver une paix intĂ©rieure, Russell Crowe multiplie les transgressions hasardeuses, en particulier lorsquâil cherche Ă Ă©voquer le fondamentalisme religieux. MalgrĂ© le talent de la belle Olga Kurylenko, les diffĂ©rentes scĂšnes entre son personnage, tenanciĂšre dâun hĂŽtel, et celui de Russell Crowe frĂŽlent le ridicule et sentent bon la naphtaline tandis que la relation entre ce dernier et un officier turc laisse dubitatif.
Pourtant, avec parcimonie, « La Promesse dâune vie » parvient Ă magnifier son propos et Ă sâemparer de la puissance Ă©vocatrice du cinĂ©ma avec une forme troublante de mysticisme. En jouant sur les lumiĂšres et les textures, le metteur en scĂšne atteint une certaine grĂące, un esthĂ©tisme old-school Ă©lĂ©gant. Mais ces envolĂ©es poĂ©tiques se font trop rares pour Ă©viter Ă cette fresque historique de sombrer dans une niaiserie nausĂ©abonde. Sâil est indĂ©niable quâil fallait du courage pour sâattaquer Ă un mythe fondateur comme celui-ci, dâautant plus lorsquâon se nomme Russell Crowe, le rĂ©sultat est dĂ©cevant. La promesse nâest pas remplieâŠ
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