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Soupçonné des meurtres de plusieurs jeunes filles, un braqueur de banque s’évade de prison et part à la recherche du véritable psychopathe, poursuivi par une fliquette tenace et dure à cuire.
Second film réalisé par Eric Valette après son désastreux exil américain (ceux qui ont vu le très très Z "Hybrid" en pleurent encore), "La Proie" continue de creuser le filon du polar à visage humain. Mais là où "Une affaire d’état" jouait la carte de la série B politisée, le dernier métrage du Toulousain se situe davantage comme un thriller d’action ludique et rentre-dedans. Une approche différente, pour une histoire somme toute très classique, qui revisite les codes du genre avec une naïveté confondante.
Sur la forme, pas d’anicroche, Eric Valette est toujours l’un des meilleurs cinéastes français actuels. Ne laissant jamais ses références, pourtant évidentes ("Le Fugitif" d’Andrew Davis, "Traqué" de William Friedkin), prendre le pas sur son propos (assez générique, il faut bien le dire), Valette orchestre de solides et jouissives scènes d’action, toujours lisibles, enchaînant les courses-poursuites, les bastons bien sèches (dans la prison…), avec un art de l’efficacité assez imparable, grandement aidé par la prestation musclée d’un Dupontel surentraîné et minéral à souhait.
Toujours plaisant à regarder, "La Proie" souffre malheureusement de quelques défauts d’écriture franchement rédhibitoires. Multipliant les personnages secondaires, l’intrigue perd souvent en rythme et en caractérisation, là où le scénario resserré d’"Une affaire d’état" avait su se débarrasser de toutes fioritures. En résultent des sous-intrigues pataudes, des dialogues parfois ridicules et des interprétations inégales, particulièrement dès que les policiers sont à l’écran. Dommage, car aux côtés de Dupontel/Bourne, Alice Taglioni campe une femme flic aux convictions fortes (on pense un peu à Rachida Brakhni dans "Une affaire d’état"), tandis que l’extraordinaire Stéphane Debac s’impose dans le rôle d’un psychopathe de la pire espèce, Monsieur Tout-le-monde cachant sa nature d’ogre sous une apparence banale.
Pas aussi réussi, donc, que les magnifiques "Maléfique" et "Une affaire d’état", "La Proie" permet tout de même à Eric Valette de rester le maître de file du polar français. En attendant le prochain, qui s’annonce dantesque.
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