© 20th Century Fox France
Tandis que le virus continue de décimer les hommes, César et les siens sont traqués par un colonel et son armée jusqu'au plus profond de la forêt…
Après deux épisodes de très bonnes factures, que vaut ce troisième opus de la trilogie initiée en 2011 avec "La Planète des singes : origines" ? Et bien bonne nouvelle il s’avère être du même calibre que les précédents épisodes c’est-à-dire très bon. Dans cette conclusion, César apparaît définitivement comme un leader, une sorte de prophète menant son peuple vers une terre sans homme, à l’abri du danger.
Le fil du rasoir sur lequel évolue César pendant la quasi intégralité du long-métrage rend l'intrigue particulièrement intéressante. Viennent dès lors se percuter son pacifisme et son désir de vengeance. Mais César peut-il tuer un homme ? Est-il prêt à le faire ? L’autre intérêt du film réside dans le renversement qui s’opère pendant plus de deux heures sous nos yeux : le singe devient l’espèce la plus évoluée, celle qui résiste à la nature et à l’homme, contrairement à l’espèce humaine qui se retrouve confrontée aux éléments naturels et au virus, qui le ramènent progressivement à l’état primitif, perdant la parole et ne s’exprimant que par grognements quand les singes eux, parlent et communiquent entre eux et sont surtout solidaires les uns des autres (on notera la réplique récurrente « Ensemble singes forts »), ce que les hommes ne sont désormais plus. La suprématie des singes sur la Terre n’est donc plus qu’une question de temps.
Dans ce volet, l’homme n’est quasiment que militaire, le civil n’étant représenté que par la petite fille muette que les singes recueillent. Woody Harrelson campe avec aplomb un soldat fou, chauve, une sorte de colonel Kurtz de la montagne, que César et même certains hommes souhaitent voir disparaître. Cependant, le personnage manque d’épaisseur et ne semble exister qu’à travers sa rivalité vis-à-vis de César.
Matt Reeves, après avoir réussi le second opus "L’affrontement", confirme qu’il est un réalisateur de qualité et ne se repose pas uniquement sur des scènes d’action (même si la scène d’ouverture sait parfaitement ménager action et tension) et une surenchère d’effets spéciaux contrairement à d’autres blockbusters estivaux (mettant en scène des robots par exemple pour ne pas les citer).On notera l’intelligence du scénario d’avoir placé des singes aux côtés des humains où ils sont présents comme porteur de munitions et esclaves, et continuent de tracer le sillon de la traîtrise au sein de leur camp, thème abordé dans le second opus avec le personnage de Koba.
Le seul défaut du film reste au final son humour - dû à l’arrivé à la moitié du film, d’un singe peureux et doué de la parole - d’assez bonne facture certes, mais qui semble mal venu dans cette trilogie où la dramaturgie et le sérieux sont omniprésents. La planète des singes : suprématie s’avère être un blockbuster d’été sérieux, qui clôt de fort belle manière une trilogie de qualité, en maintenant une certaine profondeur scénaristique que n’ont pas forcément certains concurrents à la même période. César is strong !
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