© Mars Distribution
En mars 1944, alors que la seconde Guerre Mondiale fait rage, deux petits villages français s’affrontent au travers de leurs mouflets : les gamins de Longeverne et de Velrans se vouent une haine sans merci. Un jour, la bagarre dérape et Lebrac, le chef des Longeverne, arrache tous les boutons d’un gamin fait prisonnier. La guerre se trouve alors un nom : « la guerre des boutons ». Pendant ce temps, Lebrac s’éprend d’une petite fille mystérieuse.
Christophe Barratier a choisi la seconde Guerre Mondiale pour installer cette célèbre histoire et lui donner un caractère plus « dramatique », comme il aime à le dire lui-même. Lebrac rencontre une jeune et jolie jeune fille juive et tombe amoureux. Il devra la défendre lorsque les doutes sur son identité apparaîtront. Si ce n’était pas complètement indispensable, cela permet malgré tout d’approfondir les personnages, et de multiplier les enjeux.
Christophe Barratier propose un film plutôt ample et généreux, mais qui pêche principalement par excès et manque de retenue. Si l’on savoure une image en cinémascope entretenue par des couleurs chaudes et une mise en scène qui donne de l’allant à l’histoire, avec des cadres généralement bien construits, on reprochera en premier lieu une bande son beaucoup trop présente, qui utilise le thème -plutôt joli- à tout-va et le transforme en éléphant dans un magasin de porcelaine.
Par ailleurs, Barratier tombe dans les nombreux excès du film romantique, parmi lesquels le beau ralenti sur Laëtitia Casta à vélo, que Guillaume Canet admire lorsqu’elle passe avec toute la classe et l’élégance requises. Cela aurait pu faire une séquence touchante, mais le regard de Canet ajouté au ralenti, et à la musique dégoulinante donnent un résultat dont il est difficile de ne pas se moquer, tant il ne fait pas dans la bonne mesure. Ajoutons quelques poncifs qui agacent parfois, comme la jeune fille juive proclamant « je n’aime que les intellectuels », et des anachronismes dans les dialogues.
Côté casting c’est un peu partagé. Les jeunes s’en tirent très bien, l’interprète de Lebrac en tête, Canet également même si son regard en agacera certains. En revanche Jugnot, dans un rôle bourru, en fait des tonnes. On reste cependant assez proche des enfants, et quelques passages assez importants, comme la dénomination de la « guerre des boutons », sont soignés comme il se doit, avec une juste retenue de Barratier, laquelle fait d’autant plus plaisir à voir qu’on ne la retrouve pas systématiquement.
Cette guerre des boutons de gamins résonne donc bien gentiment dans le cadre de la seconde Guerre Mondiale, même si cette dernière n’est pas assez explorée. C’est un peu dommage, car ce film veut toucher un public un peu plus adulte, et un peu plus de noirceur n’aurait pas fait de mal pour gommer ce sentiment sirupeux trop présent dans l’ensemble du métrage.
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