affiche film

©Bac films

LA MORT DE DANTE LAZARESCU


un film de Cristi Puiu

avec : Ion Fiscuteanu, Luminta Gheorghiu, Gabriel Spahiu, Doru Ana, Dana Dogaru

La soixantaine passée, veuf avec trois chats, Dante Remus Lazarescu vit dans un sordide appartement de Bucarest. Un samedi soir, alors que des maux d’estomac, un mal de crâne et des vomissements lui font craindre un nouvel ulcère, il décide d’appeler les services d’urgences… le pire risque de venir d’eux...


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Photo film

Pour son côté Strip Tease : édifiant de réalisme !

Tout pourrait vous pousser à être rebuté : un titre imprononçable, une affiche peu sexy, un casting des pays de l’est… et pourtant penchez-vous un peu sur l’histoire : un vieil homme, malade, doit se rendre à l’hôpital pour des analyses et ce qui devrait être sa délivrance sera finalement plus proche de son « chemin de croix ».

L’enjeu dramatique du film est à la fois simple et grave : « la vie d’un homme ». Pourtant, on reste longtemps persuadé que seul le spectateur en a conscience ! Durant tout son périple, à travers les différents hôpitaux qui l’accueilleront (le mot est… fort !), il quémande une aide qui lui est due. Alors bien sûr, nous sommes à 1 000 lieues de la série américaine Urgences, avec George Clooney, où tout transpire la perfection et où tout est romancé. Cristi Puiu, en postant sa caméra à Bucarest, nous livre un impressionnant docu-fiction sur les dérives du système hospitalier roumain (seulement ?)… qui fait peur !

Le point fort de ce long-métrage est qu’il s’apparente à un vrai documentaire. Le réalisateur « dogmatise » son film (caméra à l’épaule tremblotante, son d’ambiance réel, décors naturels…) et fait des ses comédiens des monsieur-et-madame-tout-le-monde : on se croirait dans un reportage de l’émission de France 3 Strip Tease ! Les voisins sont d’une beauf-attitude navrante, les médecins en robe de chambre sont parfois d’un cruel manque de respect pour leurs clients… euh leurs patients. Heureusement, parmi cette horde de fous, une infirmière, telle un ange gardien pour ce pauvre Lazarescu, apporte l’humanité qu’il manquait à l’histoire.

Elle ne quittera son « pépé » que lorsqu’il sera préparé à la table d’opération, scène finale d’un film qui vous aura transporté durant 2h30, sans que vous vous en rendiez compte, scène finale qui tire le rideau sur un homme seul, nu, rasé, ramené à l’état d’objet et livré à des médecins qui tiennent son avenir entre leurs mains.

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