© Rezo Films
Lin Aiyu, clandestine chinoise vivant en France, tente tant bien que mal de joindre les deux bouts pour offrir une vie descente à sa fille de quinze ans. Elles habitent toutes les deux chez un vieil homme grabataire que Lin garde lorsqu'elle ne fait pas le tapin avec ses amies chinoises. Un soir, alors qu’elle rentre chez le vieil homme, un voisin peu commode et blessé fait irruption dans l’appartement. Il a l’air recherché...
Si Naël Marandin utilise le milieu de la prostitution des clandestines de Belleville comme cadre de son film, c’est parce qu’il le connaît bien et s’y est grandement intéressé. "La Marcheuse" débute d’ailleurs comme une chronique sociale dans laquelle nous suivons Lin Aiyu qui fait le trottoir avec ses compatriotes chinoises avant de revenir dans l’appartement du vieil homme grabataire sur lequel elle veille, elle et sa fille de 15 ans. Bien sûr, Lin Aiyu cache sa deuxième activité à sa fille, n’acceptant les clients que lorsque cette dernière est en cours.
C’est lorsqu’un élément perturbateur s’incruste chez Lin Aiyu et sa fille que le film prend une tournure de thriller. L’homme, qui semble être le voisin d’en face, surgit blessé dans l’appartement. Observant constamment par la fenêtre, il se sait traqué pour une dette qu’il n’a pas remboursée. Lin Aiyu ne sait comment réagir, ne parvenant pas à déterminer si cette présence est une menace. Il s’agit là de la partie la plus intéressante du film. Ensuite, une fois que Lin s’est mise en tête de tout miser sur cet énergumène (pour qui il n’est vraiment pas nécessaire d’avoir fait psycho pour comprendre qu’il est peu fiable et que sa parole ne vaut rien), la cohérence s’étiole jusqu’à s’écrouler.
Difficile de rentrer dans cette curieuse entreprise où s'engouffre subitement Lin. On a beau savoir qu’elle veut obtenir ses papiers en bonne et due forme, on reste tout de même dubitatif face à ce choix d’éponger la dette de l’intrus en échange d’un hypothétique mariage. Pour couronner le tout, quand la fille de Lin commence à éprouver de l’attirance envers le bad boy rescapé, on voit venir l’issue du film trente minutes avant la fin. Même si l’ensemble est de bonne facture, il est vraiment dommage que Naël Marandin ait embrayé dans cette voie pour son personnage principal.
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