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Enfant de Cleveland, Bobby (Colin Farrell) a vu son grand frère traverser la baie vitrée de la salle à manger, et mourir sous ses yeux d'un éclat de verre planté dans la gorge. Adolescent, il devient ami avec Jonathan (Dallas Roberts), avec qui ses rapports son à la fois amicaux et intimes. Devenu adulte, il décide de rejoindre son ami, installé à New York avec une jeune femme excentrique prénommée Claire (Robin Wright Penn)…
Le grand atout de La maison au bout du monde réside dans la mise en relation des trois personnages principaux, au travers du scénario et surtout d'une interprétation sans fausse note. En amenant progressivement la peur de l'abandon que ressent Bobby, joué avec une naïveté bouleversante par l'excellent Colin Farrell, le scénario évite les effets faciles, misant plus sur le contraste entre moments de bonheurs passagers et mauvaises nouvelles ou évènements soudains. Il est vrai que ce ménage à trois, presque naturellement perçu, doit subir bon nombre de déconvenues, internes comme externes.
Le tout est donc d'une rare délicatesse concernant un ensemble de sujets pourtant casse gueule, tournant tous autour de la famille et de sa constitution : sexualité, parenté, foyer, entraide, amitié, maladie… Et entre rires et larmes notre cœur balance, traversant des époques de liberté en apparence révolues, accompagnant les personnages dans leurs petits riens quotidiens, ou dans leurs inquiétudes. Fin directeur d'acteur, Michael Mayer permet à l'invisible de devenir signifiant, à un homme amoureux de faire trembler sa main d'hésitation quand il s'agit de consoler l'être aimé, et aux non dits de jouer leur rôle dans l'histoire. C'est donc avec espoir et tendresse que l'on voit cette famille évoluer, malgré obstacles et incertitudes. Un film positif, qui donnera du baume au cœur aux solitaires en quête d'un chez soi.
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