© Les Films du Losange
Le temps de parcourir divers cours d'eau, de la source de la Vienne à l'estuaire de la Loire, on dispose d'un panorama des politiques nationales et des forces locales qui forgent un territoire, en l'occurrence ici un bassin versant...
En cette époque où nos politiques affichent un Ministère de l'égalité des territoires, et où nos concitoyens du « monde rural » se battent pour la survie des exploitations agricoles ou des services publics, "La Ligne de partage des eaux" fait figure d’œuvre pédagogique nécessaire, confrontant les visions d'un territoire, ses enjeux, ses forces vives, et invitant à un compromis dont tout le monde pourrait sortir gagnant, dont dépend la survie d'un paysage, une culture, une économie, et surtout d'êtres humains revendiquant une identité.
La première scène du film est assez significative. Elle montre un agent de l'administration contraint de verbaliser des agriculteurs visiblement dubitatifs face aux mesures qu'on leur demande de prendre en matière de gestion des abords d'une rivière. L'incompréhension est au rendez-vous. Elle montre à la fois le manque de pédagogie, le manque de connaissances et de formation, mais pointe la catastrophe annoncée pour l'écosystème, et par ricochet pour l'agriculture elle-même. En montrant ainsi que tout est système, et que personne ne peut plus agir individuellement, l'auteur finit par convaincre de la nécessité de conjuguer les efforts et de mettre en avant le dialogue.
Que ce soit au travers des contrats de pâturage dans les marais salants, du conseil d'une communauté de commune qui va devoir s'allier avec une autre, plus urbaine, ou au travers des ateliers touchant à la bioclimatique autour du projet d'écoquartier de Faux la Montagne, c'est la logique d'implication de citoyens engagés et conscients des enjeux du réchauffement climatique ou de la baisse des moyens des collectivités, ainsi que de professionnel et d'administrations ouvertes au dialogue et à la concertation, que met en avant avec intelligence Dominique Marchais.
Jamais partisan, observant des logiques individuelles regrettables et passéistes, mais préférant faire la part belle à des solutions d'avenir, "La Ligne de partage des eaux" est un film indispensable, qu'on devrait montrer largement, aussi bien dans les écoles d'architecture, de paysage ou dans les instituts d'urbanisme, que dans les cursus de formation des techniciens des différentes administrations.
LA BANDE ANNONCE
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais